Les fortes pluies à Dubaï sont dues au réchauffement climatique

Le réchauffement climatique est l’explication “la plus probable” des pluies torrentielles tombées la semaine dernière aux Émirats arabes unis et à Oman, provoquant des morts et des inondations catastrophiques, affirme un groupe de scientifiques dans une étude publiée jeudi.

Les précipitations au cours des années marquées par le phénomène El Niño ont augmenté de 10 à 40 % dans ces pays du Golfe producteurs de pétrole, souligne l’étude du réseau World Weather Attribution (WWA), selon laquelle « le réchauffement, provoqué par la combustion de combustibles fossiles » , est « l’explication la plus probable » de ce phénomène. Il n’y a pas « d’autres explications connues à l’augmentation des précipitations dans la région », affirment les chercheurs.

Près de six mois après l’accord de la COP28, les pays continuent d’ouvrir de nouveaux gisements de pétrole et de gaz

Friederike Otto, climatologue

Même les régions sèches sont touchées

La tempête qui a touché plusieurs pays de cette région désertique a fait 22 morts à Oman et quatre aux Émirats arabes unis, où des pluies records ont provoqué d’importantes inondations.

Cela montre «que même les régions sèches peuvent être fortement touchées par les précipitations, une menace qui augmente avec le réchauffement climatique provoqué par les combustibles fossiles», souligne Sonia Seneviratne, professeur à l’ETH University Zurich et membre de la WWA.

Ce groupe international de scientifiques, qui étudie le rôle du changement climatique dans les événements météorologiques extrêmes, a utilisé des données historiques et des modèles climatiques pour étudier l’évolution des précipitations dans la région, y compris lors des épisodes El Niño, un phénomène climatique cyclique.

Avant, les pluies étaient moins intenses

L’étude souligne que les précipitations extrêmes étaient moins intenses avant que la température moyenne sur la planète n’augmente de 1,2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

“Les précipitations extrêmes sont devenues au moins 10 % plus sévères aux Émirats arabes unis et à Oman”, note Mariam Zachariah, chercheuse à l’Imperial College de Londres. Ce qui est « en accord avec la physique de base selon laquelle une atmosphère plus chaude peut retenir plus d’humidité ».

Chaos à Dubaï

Le 16 avril, pas moins de 142 litres de pluie par mètre carré ont été mesurés à Dubaï.

keystone-sda.ch

Des pluies torrentielles sont tombées d’abord sur Oman la semaine dernière, avant d’atteindre les Émirats, où l’équivalent de près de deux années de précipitations sont tombées en une journée le 16 avril, paralysant une partie du pays.

Dans la ville ultramoderne de Dubaï, plusieurs zones résidentielles et routes ont été inondées, tandis que l’aéroport, l’un des plus fréquentés au monde, a dû annuler plus de 2 000 vols.

Des inondations de plus en plus violentes

Les Émirats arabes unis, septième producteur mondial de pétrole brut, investissent massivement dans les énergies renouvelables, tout en continuant d’augmenter leur capacité de production de pétrole et de gaz.

« Lors de la COP28, le monde a convenu d’abandonner les combustibles fossiles. Près de six mois plus tard, les pays continuent d’ouvrir de nouveaux gisements de pétrole et de gaz », a déploré Friederike Otto, climatologue de la WWA.

« Si le monde continue à brûler des combustibles fossiles, les précipitations dans de nombreuses régions du monde deviendront de plus en plus abondantes, conduisant à des inondations plus meurtrières et destructrices », a-t-il prévenu.

(AFP)

 
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