Le dictateur tchétchène Ramzan Kadyrov serait sur le point de mourir

Le dictateur tchétchène Ramzan Kadyrov serait sur le point de mourir
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Un enjeu majeur

L’enjeu est de taille pour Moscou, qui considère toujours cette république du Caucase comme une poudrière, 25 ans après les deux guerres entre le Kremlin et les indépendantistes tchétchènes, qui ont ravagé la région. Au lendemain de ces conflits, c’est son père, Akhmat, qui assure à Vladimir Poutine de reprendre le contrôle de la région jusqu’à son assassinat en 2007. Un événement qui propulse le jeune Ramzan à la tête de la Tchétchénie, presque malgré lui.

Pur produit de Vladimir Poutine, Kadyrov s’est affiché aux côtés du président à Moscou pour assurer sa légitimité. Puis il a reçu un budget conséquent pour reconstruire la Tchétchénie. La capitale, Grozny, ne porte aujourd’hui plus la moindre trace de la guerre, c’était le projet du Kremlin. Mais pour tenir la région et s’assurer le soutien de la caste des Kadyrov, le président russe a continué à arroser la région. Un gigantesque quartier désormais situé au cœur de Grozny a été privatisé pour abriter Kadyrov et ses « kadyrovtsi », sa milice personnelle. Depuis 2007, Kadyrov s’illustre régulièrement comme un enfant gâté (et armé), attiré par les nouvelles technologies, féru de ses poneys. Ses résidences à Grozny sont gigantesques et… cachées au public. Ils abritent ses 14 enfants et son épouse, Medni Kadyrova. Toute la famille est désormais sous les sanctions occidentales.

Les rumeurs sur l’état de santé de Ramzan Kadyrov, une stratégie politique pour l’Ukraine ?

Goût de la torture

Ramzan Kadyrov est également réputé pour la violence de sa répression, ses meurtres, son goût pour la torture… Lors d’un reportage réalisé par Libre Belgique en 2021 à Grozny, un homme qui sortait des geôles du dictateur après avoir commenté une vidéo sur Internet avait décrit comment, certains soirs, le président tchétchène se rendait personnellement dans les prisons du centre pour participer à des actes de torture. En première ligne, les LGBT, assassinés, torturés, poussés à l’exil au nom de valeurs portées par un étrange mélange d’islam sunnite et de patriotisme ultranationaliste à la russe.

Craignés par les Russes, les Tchétchènes sont aussi capables d’organiser des assassinats d’opposants, en Russie comme en Europe. Les hommes de Kadyrov sont soupçonnés d’être à l’origine des assassinats de la journaliste Anna Politkovskaïa en 2006 ou de l’opposant Boris Nemtsov en 2015. Pourraient-ils être des hommes de main du Kremlin ? Pourtant, au lendemain de l’offensive lancée sur l’Ukraine en 2022, les Tchétchènes se sont illustrés par leur sens de la communication lors du siège sanglant de Marioupol. Ces hommes auraient participé activement aux combats… à voir les représentations parfois grotesques de ses « kadyrovtsi » sur Instagram.

Cachez vos hospitalisations

Mais depuis plusieurs années, le Kremlin observe son dictateur régional, garant de la stabilité de la poudrière du Caucase, soumis à des problèmes sanitaires. Dans le passé, des vidéos mises en scène et préenregistrées ont permis aux autorités de dissimuler les hospitalisations. S’agit-il d’une production préenregistrée diffusée mardi par la présidence tchétchène, quelques heures après l’enquête de Novaya Gazeta ? On y voit le leader tchétchène, fan de MMA, soulever des haltères de 14 kilos… Fait inquiétant, son voisin de « chambre » n’est autre que le médecin-chef de son hôpital de Grozny.

« Moscou doit maintenant s’organiser pour que la stabilité soit préservée et que les choses ne deviennent pas violentes », affirme la « Novaya Gazeta », estimant que la fin du tyran est proche. Le journal s’interroge sur la stratégie adoptée par le Kremlin pour assurer une transition durant laquelle les différentes milices surarmées de la région ne s’entretueraient pas dans une guerre civile que Vladimir Poutine craint plus que tout. Car « il n’y a pas de deuxième Kadyrov, ni de personnalité publique à ses côtés », affirme le journal. Mais un visage semble peu à peu apparaître dans la presse russe, celui d’Apti Alaudinov, 32 ans, commandant des forces spéciales tchétchènes. Il vient de recevoir un nouveau grade de Vladimir Poutine, « un tremplin vers sa nouvelle carrière politique » selon le journal qui estime qu’il sera amené, dans les temps à venir, à prendre la présidence de cette dictature dans la dictature.

 
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