L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a appelé à des mesures « urgentes » pour démanteler les réseaux de trafic de drogue qui alimentent l’instabilité dans les pays du Sahel, dans son rapport 2024 publié vendredi.
« Les États sahéliens et la communauté internationale doivent prendre des mesures urgentes, coordonnées et globales pour démanteler les réseaux de trafic de drogue », bien implantés au sein des États et des élites locales, a souligné Leonardo Santos Simão, Représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et la Sahel cité dans ce rapport.
Au Mali, au Burkina Faso et au Niger, trois pays d’Afrique de l’Ouest où des groupes terroristes armés contrôlent de vastes étendues de territoire, « la faiblesse de l’État de droit facilite l’expansion de l’économie de la drogue, qui peut, à son tour, fournir des ressources financières pour entretenir ou intensifier les conflits ». », souligne l’ONUDC dans son rapport.
“Les trafiquants utilisaient leurs revenus pour pénétrer différentes couches de l’État” à travers la corruption, note le rapport.
Le trafic de drogue est « facilité par un large éventail d’individus, notamment des membres de l’élite politique, des dirigeants communautaires et des dirigeants de groupes armés » et permet à ces groupes armés « de maintenir leur implication dans le conflit, notamment à travers l’achat d’armes », note le rapport.
Les quantités de cocaïne saisies au Sahel ont considérablement augmenté en 2022.
En 2022, 1.466 kg de cocaïne ont été saisis au Mali, au Tchad, au Burkina Faso et au Niger, contre une moyenne de 13 kg entre 2013 et 2020, indique le rapport, soulignant que les groupes armés criminels, séparatistes et terroristes sont impliqués à des degrés divers dans ce trafic.
