Israël et le Hamas en guerre, jour 197

(Rafah) Neuf personnes, parents et enfants d’une même famille, sont mortes lors d’une frappe israélienne contre leur maison. A Rafah, la mort tombe du ciel avant l’assaut terrestre annoncé par Israël sur la ville du sud de la bande de .

Youssef Hassouna

Agence -Presse

Avant le déclenchement de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas en octobre dernier, Rafah, dont la banlieue borde la frontière égyptienne, comptait 250 000 habitants.

L’ONU en recense aujourd’hui environ 1,5 million, sur les 1,7 millions de déplacés sur l’ensemble du territoire côtier, dont un million vivent sous des tentes ou à proximité d’abris déployés par des ONG.

Poussés toujours plus au sud par la guerre, ils sont aujourd’hui entassés dans des conditions extrêmement précaires à Rafah, où manquent l’eau, la nourriture, les médicaments et le logement.

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

Une Palestinienne observe les décombres d’un immeuble bombardé samedi par l’armée israélienne.

Et désormais, souvent, comme dans la nuit de vendredi à samedi, où la ville est restée pendant des mois le dernier refuge de Gaza, elle est la cible de frappes israéliennes.

La famille Radwan, parents, frères, sœurs et cousins, dormaient lorsque la mort s’est emparée d’eux.

“Neuf martyrs, dont six enfants, ont été extraits des décombres” de leur maison du quartier de Tal al-Sultan, a déclaré le porte-parole de la Défense civile de Gaza, Mahmoud Bassal, dans un communiqué transmis à l’AFP.

Six enfants âgés de un à 16 ans figuraient parmi les morts, ainsi que deux femmes et un homme, a indiqué l’hôpital Al-Najjar où ils ont été admis.

A l’extérieur de l’hôpital, un journaliste de l’AFP a vu des proches pleurer le défunt et se rassembler devant de petits sacs mortuaires en plastique blanc. Une femme a caressé le front d’un garçon mort alors que des avions rugissaient au-dessus de sa tête.

« Les gens dormaient paisiblement », témoigne un voisin, Abou Mohammed Ziyadah. « Comme vous pouvez le constater, il n’y avait pas de combattants, pas même d’hommes adultes, à l’exception du chef de famille. Il n’y avait que des femmes et des enfants”, a-t-il déclaré à l’AFP sur place.

Non loin de là, Wissam al-Arja a vu arriver sa dernière heure : un officier israélien l’a appelé pour lui dire de quitter son domicile dans les 15 minutes, car l’armée allait le bombarder. Une heure après cet appel, une bombe tombe sur le bâtiment.

Avec ses proches, il a fouillé samedi les décombres pour tenter de récupérer certaines choses : là un manteau couvert de poussière déterré des ruines par un enfant, ici des couvertures, une tasse, une casserole, intacts malgré le déluge de feu.

Routes fermées

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AGENCE PHOTO FRANCE-PRESSE

Des enfants rassemblent leurs effets personnels après le bombardement d’un immeuble à Rafah samedi.

Peu après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le 7 octobre, Israël a demandé aux Palestiniens vivant dans le nord de se déplacer vers des « zones sûres » au sud, comme Rafah.

Six mois plus tard, Rafah est menacée par une offensive terrestre imminente. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s’est dit déterminé à lancer un assaut sur la ville où, selon lui, sont concentrés quatre bataillons du Hamas.

Mais des ONG et un nombre croissant de chancelleries étrangères s’opposent à cette opération, craignant qu’elle fasse de nombreuses victimes civiles.

Le porte-parole de la Défense civile de Gaza a noté que les frappes ont touché plusieurs zones de Rafah pendant la nuit, notamment le quartier de Salam, où une personne a été tuée et plusieurs autres blessées.

Il a ajouté que l’armée avait frappé une maison et une école maternelle. « La nuit a été très dure pour le gouvernorat de Rafah », a-t-il déclaré.

Les frappes et l’offensive terrestre israéliennes sur la bande de Gaza ont fait 34 049 morts, pour la plupart des femmes et des enfants, selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas publié samedi.

La guerre a été déclenchée en représailles à l’attaque sans précédent du mouvement islamiste sur le territoire israélien le 7 octobre qui a fait 1.170 morts, également en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des chiffres officiels. Israéliens.

Samedi, les médias israéliens ont affirmé que 250 000 personnes avaient récemment quitté Rafah en direction du nord, suite au retrait par Israël de la plupart de ses troupes terrestres.

Contactée par l’AFP, Cogat, une agence du ministère israélien de la Défense chargée des affaires civiles palestiniennes, n’a pas commenté ces chiffres.

“C’est faux”, a répondu un porte-parole du gouvernement du Hamas. “Les déplacés ne sont pas rentrés chez eux car l’occupation (l’armée israélienne) a fermé les routes” reliant le sud au nord de Gaza, a expliqué Mael al-Thawabta à l’AFP.

 
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