En Italie, l’extrême droite ouvre la voie à la lutte contre l’avortement dans les hôpitaux

En Italie, l’extrême droite ouvre la voie à la lutte contre l’avortement dans les hôpitaux
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La présidente du Conseil des ministres italien, Giorgia Meloni, ne cesse de le répéter : elle n’entend pas utiliser son mandat pour remettre en question le droit à l’avortement, malgré son positionnement conservateur et ses discours fortement natalistes. Cependant, les efforts visant à dissuader les femmes qui souhaitent recourir à une interruption volontaire de grossesse (avortement) sont favorisés par la coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir. Un amendement ouvrant la voie à l’intervention d’associations anti-avortement dans les structures organisant l’accès à l’avortement est ainsi en cours d’examen au Parlement.

La mesure a été glissée de manière détournée dans un texte relatif à la mise en œuvre du volet italien du plan de relance européen post-Covid, NextGeneration EU. Validé à la Chambre des députés mardi 16 avril, il doit désormais passer au Sénat, suscitant l’inquiétude des défenseurs du droit à l’avortement. Bien que conquis par les Italiens en 1978, l’accès à l’avortement est déjà loin d’être concrètement garanti dans un pays encore soumis à l’influence de l’Église catholique et des lobbies anti-avortement.

Présenté par le député Lorenzo Malagola de Fratelli d’Italia, parti de Mmoi Meloni, l’amendement en question concerne les « centres de conseil » par lesquels les femmes souhaitant avorter doivent s’adresser pour obtenir un certificat d’un médecin attestant de leur demande. La loi prévoit déjà que ces structures, destinées à favoriser le changement d’avis des femmes concernés, sont accompagnés par des acteurs associatifs. Cependant, la mesure proposée par M. Malagola implique plus spécifiquement qu’ils puissent s’appuyer sur des entités dotées de « expérience qualifiée en accompagnement à la maternité ».

Pour les opposants au texte, cette terminologie vise directement les associations anti-avortement, déjà actives dans les centres de conseil de plusieurs régions. Le profil du député porteur de l’amendement confirme cette orientation. Peu avant les élections législatives de 2022, remportées par la coalition de Mmoi Meloni, M. Malagola avait déclaré au magazine de l’association Pro Vita & Famiglia que Fratelli d’Italia soutiendrait les organisations liées au mouvement anti-avortement.

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« S’il est adopté, cet amendement ne changera rien sur le terrain, puisque, au niveau local, les « anti-avortement » sont déjà infiltrés dans les centres de conseil, expliquer à Monde Chiara Fonzi, de l’association pour le droit à l’avortement Laiga 194. C’est une manière de faire exister le sujet au niveau national, d’étendre l’influence culturelle du discours anti-avortement en créant un débat. »

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