Les États-Unis bloquent l’adhésion complète des Palestiniens

Les États-Unis bloquent l’adhésion complète des Palestiniens
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(Nations unies) Les Etats-Unis ont mis fin jeudi au minuscule espoir d’une adhésion à part entière des Palestiniens à l’ONU, en opposant sans surprise au Conseil de sécurité une demande fustigeée par leur allié israélien, en pleine guerre à Gaza.


Publié à 10h47

Mis à jour à 17h42

Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS

Agence France-Presse

Depuis plusieurs semaines, les Palestiniens, qui bénéficient depuis 2012 du statut inférieur d’« État non membre observateur », ainsi que les pays arabes implorent le Conseil d’accepter qu’un « État palestinien » déjà reconnu par la majorité des capitales prenne sa place « légitime » au sein des Nations Unies.

« Accorder à la Palestine une adhésion à part entière aux Nations Unies atténuerait une partie de l’injustice historique subie par des générations de Palestiniens », a soutenu Ziad Abu Amr, haut responsable de l’Autorité palestinienne, devant le Conseil jeudi.

Mais en vain. Les Etats-Unis, qui ont tout fait pour retarder le vote, n’ont pas hésité à user de leur droit de veto dont ils usent régulièrement pour protéger leur allié israélien.

Le projet de résolution présenté par l’Algérie qui « recommande à l’Assemblée générale que l’État de Palestine soit admis comme membre des Nations Unies », a recueilli 12 voix pour, 1 contre et 2 abstentions (Royaume-Uni et Suisse).

« Ne pas agir serait une erreur grave et impardonnable. Ne pas se réveiller aujourd’hui permettrait la continuation de l’injustice et de l’impunité, une honte éternelle », a déclaré l’ambassadeur d’Algérie Amar Bendjama juste avant le vote.

Mais l’admission d’un État à l’ONU doit recevoir une recommandation positive du Conseil (au moins 9 voix sur 15 favorables, sans veto d’un membre permanent), puis être approuvée par l’Assemblée générale, à la majorité des deux tiers.

Les États-Unis n’ont cessé de répéter ces dernières semaines que leur position « n’a pas changé » depuis 2011, lorsque la demande d’adhésion présentée par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait été interrompue face à l’opposition américaine, avant même d’atteindre le Étape du Conseil.

Ils estiment que l’ONU n’est pas le lieu idéal pour la reconnaissance d’un État palestinien, qui devrait selon eux être le résultat d’un accord entre Israël et les Palestiniens. Ils soulignent également que la législation américaine les obligerait à réduire leur financement de l’ONU en cas d’adhésion palestinienne en dehors d’un tel accord bilatéral.

Le dernier veto à l’adhésion d’un État à l’ONU remonte à 1976, lorsque les Américains bloquèrent l’entrée au Vietnam.

Les Israéliens ont également dénoncé avec virulence l’initiative palestinienne, critiquant le simple fait que le Conseil examine la demande palestinienne que leur ambassadeur à l’ONU Gilad Erdan a jugé « immorale ».

« Un État paisible, quelle blague ! », a-t-il dit, en référence à la Charte des Nations Unies qui stipule que l’une des conditions d’adhésion est d’être un État « pacifique ».

Le gouvernement israélien s’oppose à la solution à deux États, soutenue par une grande majorité de la communauté internationale, y compris les États-Unis.

Et la majorité des 193 États membres de l’ONU (137 selon le décompte de l’Autorité palestinienne) reconnaissent unilatéralement un État palestinien.

« Au bord du précipice »

Dans ce contexte, le secrétaire général de l’ONU a dressé devant le Conseil de sécurité un tableau effrayant de la situation au Moyen-Orient.

« Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Ces derniers jours, nous avons assisté à une dangereuse escalade, par les paroles et les actes », a déclaré Antonio Guterres.

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PHOTO ANGELA WEISS, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Le Moyen-Orient est au bord du précipice. Ces derniers jours, nous avons assisté à une dangereuse escalade, par les paroles et les actes », a déclaré Antonio Guterres.

« Un mauvais calcul, une mauvaise communication, une erreur, pourraient conduire à l’impensable, à un conflit régional généralisé qui serait dévastateur pour toutes les personnes concernées, et pour le reste du monde », a lancé le secrétaire général, réitérant sa condamnation notamment des L’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël le week-end dernier.

« Il est grand temps de mettre fin au cycle sanglant des représailles », a-t-il plaidé, appelant à « sortir la région du précipice ».

« À commencer par Gaza » où « six mois et demi d’opérations militaires israéliennes ont créé un enfer humanitaire », a-t-il déploré, décrivant deux millions de Palestiniens endurant « la mort, la destruction, le refus d’une aide humanitaire vitale ».

La guerre a été déclenchée par l’attaque contre Israël le 7 octobre par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a fait 1.170 morts, pour la plupart des civils, selon un bilan de l’AFP basé sur des données. Des responsables israéliens.

Les opérations de représailles israéliennes dans la bande de Gaza ont fait 33 970 morts, principalement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 
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