Le leader du parti « Les Transformateurs » et Premier ministre de la Transition tchadienne Succès Masra a répondu aux questions de France 24 et RFI, depuis la capitale tchadienne, N’Djamena.
Il était l’un des principaux opposants au maréchal et président Idriss Déby Itno, tué le 19 avril 2021 par les rebelles.
En signant un accord de réconciliation avec son fils, l’actuel président de la transition Mahamat Idriss Déby, Succès Masra est devenu son Premier ministre le 1euh Janvier. Le 10 mars, il annonce alors sa candidature à l’élection présidentielle du 6 mai. Une candidature qualifiée de « farce » par l’opposition.
Pour cela, le retour de l’ancien opposant dans le camp présidentiel s’inscrirait dans le cadre d’un accord secret entre lui et le président de la transition, avec un double objectif : légitimer l’élection de Mahamat Idriss Déby, et renouveler Succès Masra comme Premier ministre.
“S’il y a un accord, présentez-le”, a répondu Succès Masra aux journalistes de France 24 et RFI. Il assure qu’entre lui et Mahamat Idriss Déby, les divergences « sont connues ». « Nous sommes dans une cohabitation qui ne dit pas son nom », affirme le Premier ministre, qui dit se battre pour que « la démocratie soit la règle au Tchad ».
Le « SDF » France sur le continent africain
Le Premier ministre s’est également exprimé sur l’avenir de la présence militaire française au Tchad, alors qu’un contingent d’un millier d’hommes et trois bases militaires françaises sont installés dans le pays.
Fin décembre 2023, l’armée française fait ses valises au Niger, après avoir quitté le Mali et le Burkina Faso.
« On pourrait éviter cette image à la France », soupire Succès Masra, regrettant que « les forces de défense et de sécurité françaises aient l’impression d’être devenues des sans-abri sur le continent africain ».
Succès Masra « veut être à la tête d’un Etat tchadien solide, un partenaire sûr avec lequel la France peut travailler ». Mais « dans ce partenariat, il y a des choses qui appartiennent au siècle passé », prévient-il. Aujourd’hui, « l’approche française [en Afrique] devrait évoluer. »
France 24
