Un thriller sanglant inspiré des théories du complot

Un thriller sanglant inspiré des théories du complot
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Un thriller sanglant inspiré des théories du complot

Publié aujourd’hui à 17h53

Les théories du complot peuvent-elles inspirer un bon roman policier ? La réponse est oui. Dans « Le silence des religieuses », l’auteure Marie Capron a construit son roman sur une histoire qui a semé la terreur dans une petite ville du Gard, celle du « Pain maudit de Pont-Saint-Esprit » dans les années 1950. .

Une partie de la population a été victime d’hallucinations et de comportements suicidaires qui ont causé plusieurs décès. L’ergot, un champignon parasite des graminées qui sécrète de l’acide lysergique, dont est dérivé le LSD, est à l’origine de ce drame selon le corps médical. Mais une autre explication complotiste circule dans la région : celle d’un médicament volatil testé par la CIA.

French Connection, CIA, Hamas et espions

Sur cette intrigue, Marie Capron fait revivre son personnage de femme commissaire d’origine réunionnaise, Priya Dharmesh, dans une enquête qui impliquera les descendants des chimistes de la French Connection, de la CIA, du Hamas, des néonazis, des organisations criminelles russes, les services secrets français, un mensonge d’État, un père assassiné et les difficultés de l’adoption. On pourrait penser que l’auteur a un peu chargé le bateau mais on se laisse happer et emporter dans les rebondissements de cette intrigue dont le contexte résonne avec les préoccupations de la société actuelle.

On retrouve avec Bérénice et Tristan, les enfants de chimistes marseillais, testant leurs médicaments sur les animaux, un thème secondaire ici qui était au centre du précédent roman « Priya, la fille du boucher » : la cause animale. En mettant en scène la boucherie provoquée par « la drogue cannibale » dans un Carmel – qui donne son titre au roman –, lieu de libertinage et école, l’auteure féministe fait dire à une militante de la Démocratie Nationale (sic) que l’on attaque « notre religion, nos mœurs dépravées et le redressement du pays », trois représentations archaïques de la femme (la sainte, la putain et la mère).

Des pages qu’on tourne avec plaisir

Après une critique de la manipulation politique du fait divers, Marie Capron imagine un mensonge d’État et une manipulation des services secrets, mettant en doute la « version officielle » des faits. Elle s’en prend également aux psychologues des services de protection de l’enfance, donnant à son personnage de commissaire la profondeur d’une mère qui travaille dont l’adoption d’une petite fille est contestée.

L’auteur ne se dérobe pas à la description de scènes gores au fil des pages qu’on tourne avec plaisir. Enfin, un coup de chapeau à l’éditrice Viviane Hamy pour la couverture très réussie du livre, qui attire le regard et donne un plaisir de lecture très agréable.

« Priya, le silence des nonnes », Éd. Viviane Hamy, collection Chemins nuits, 352 p., 24 mars, de 29h61 à 33h70 fr.

Olivier Bot est rédacteur en chef adjoint depuis 2017, responsable de la rubrique Monde entre 2011 et 2017. Prix de la Presse Alexandre de Varennes. Auteur de « Rechercher et enquêter avec Internet » aux Presses universitaires de Grenoble.Plus d’informations

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