« On a l’impression de remonter le temps » – .

« On a l’impression de remonter le temps » – .
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« Je me suis rendu compte en début d’année qu’un élève ne savait pas lire l’heure comme ça. L’horloge n’a plus aucune signification pour les enfants car il n’en reste presque plus. Sur les sept professeurs, trois en ont encore dans leur classe”, constate Christine, qui enseigne depuis 27 ans. Une autre enseignante a constaté qu’un tiers de ses élèves étaient incapables de répondre à une question du CEB qui leur demandait de lire l’heure sur une montre.

« Les tablettes ont remplacé beaucoup de choses »

Les enfants de la primaire ont également des difficultés à tenir correctement un crayon. « L’utilisation des tablettes se généralise de plus en plus à un âge assez jeune. Les enfants passent moins de temps à pratiquer la motricité fine. »explique Christine Achen, psychomotricienne.

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Christine constate des lacunes chez ses élèves de 5ème également en lecture (deux enfants ne connaissent pas tous les sons), en vocabulaire (distinguer une poule d’un canard), en orthographe et en calcul écrit et mental, en géométrie (utiliser une latte pour dessiner un carré). “Les tablettes ont remplacé beaucoup de choses.

« On ne peut pas échapper à l’outil numérique mais il faut donner aux enfants le temps de s’entraîner au dessin, à l’écriture, à la lecture pour que ces compétences soient pleinement actives plutôt que de promouvoir le numérique avant »estime le psychomotricien.

Le niveau baisse ?

Tous ces constats alimentent les craintes des enseignants. “On a l’impression de remonter le temps avec des enfants de 6ème qui ne savent ni lire ni écrire. C’est un constat horrible, on va se retrouver avec des enfants analphabètes comme dans les années 50′ »lâche le professeur.

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Pour le psychologue scolaire Bruno Humbeeck, les écoles doivent plutôt s’adapter à l’évolution de l’environnement et de la société. “On pense toujours que le niveau baisse mais en réalité, le niveau change. Le monde devient numérique et le cerveau ne peut pas conserver toutes les connaissances. »précise-t-il.

Si certaines connaissances sont acquises plus tard, elles sont remplacées par d’autres. Cela ne veut pas dire que les enfants sont moins alertes. “La génération du verre née avec les écrans n’est pas une génération en retard en termes d’intelligence. Elle se pose notamment davantage de questions. De nouvelles compétences remplaceront les compétences plus anciennes et moins urgentes. Nous pouvons prendre plus de temps pour apprendre à lire. Les écrans sont de très mauvais baby-sitters mais vecteurs d’apprentissage», insiste Bruno Humbeeck.

Voir un adulte écrire à la main est rare. Par imitation, l’enfant a tendance à faire voler ses doigts sur un écran plutôt que de tenir un crayon. “Les écoles doivent compenser cet appauvrissement par un apprentissage explicite. Je plaide pour qu’on refasse la calligraphie à l’école”conclut Bruno Humbeeck.

 
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