« Une guerre régionale n’est dans l’intérêt de personne, surtout des habitants de Gaza » – .

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Le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le 8 avril 2024. KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Ancien chef de la diplomatie espagnole, Josep Borrell est depuis 2019 haut représentant de l’Union européenne (UE) pour les affaires étrangères. Après l’attaque iranienne contre Israël, il a exhorté Téhéran à ne pas s’engager dans « nouvelle escalade » et a convoqué, mardi 16 avril, une visioconférence d’urgence des chefs de diplomatie des Vingt-Sept. Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas palestinien, le dirigeant européen a appelé à plusieurs reprises à la mise en place d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, jugeant que l’enclave était devenue un « cimetière à ciel ouvert ».

Quel rôle l’UE peut-elle jouer pour contribuer à l’apaisement au Moyen-Orient, après les frappes sans précédent menées par l’Iran contre Israël dans la nuit du 13 au 14 avril ?

L’UE n’a que sa force diplomatique, sa force de conviction. Il est évident que certains pays membres ont plus d’influence sur Israël que d’autres, notamment l’Allemagne qui entretient d’excellentes relations avec Israël. Les Américains le pourraient s’ils le souhaitaient, en utilisant d’autres ressources, notamment à travers leurs livraisons d’armes à Israël. Dans le passé, ils ont déjà pris des décisions contraignantes. Mais aujourd’hui, je ne pense pas qu’ils veuillent utiliser les leviers dont ils disposent.

L’objectif politique de l’UE est d’éviter l’escalade. C’est comme une partie d’échecs où chacun avance ses pions. Israël a attaqué une représentation diplomatique iranienne en Syrie ; L’Iran a riposté. C’est au tour d’Israël de réagir. Il faut garder à l’esprit le choc provoqué par les attentats du Hamas du 7 octobre 2023 et les échecs sécuritaires sur l’opinion publique israélienne. Mais nous avertissons Israël qu’il est dans l’intérêt de tous qu’il n’y ait pas de confrontation régionale. C’est aussi ce que nous avons dit aux Iraniens au lendemain de l’attaque du consulat de Damas : il n’est dans l’intérêt de personne, et surtout pas dans l’intérêt des Gazaouis, qu’il y ait un conflit régional, car cela signifierait que la guerre ne finira pas.

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L’attaque du Hamas était sans précédent, tout comme la réponse israélienne. Nous semons les graines de la haine depuis trois générations. Plus que jamais, la seule solution possible est la séparation [entre les deux peuples].

Dans ce contexte, avez-vous été surpris par la réponse iranienne ?

Nous avons été prévenus plusieurs jours à l’avance. Après l’attaque, le ministre iranien des Affaires étrangères m’a fait remarquer qu’ils n’avaient ciblé que des installations militaires, précisant clairement qu’il s’agissait d’une réponse contrôlée. Quand on veut faire des dégâts, on n’envoie pas des drones qui mettent six heures à arriver [sur leur cible]. Cela n’exonère ni n’édulcore en aucun cas cette attaque, qui est une première sur le territoire israélien. Mais le fait même que les missiles et les drones puissent être abattus faisait partie de la stratégie.

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