CONTREet adolescent de seize ans avait obtenu son alternance dans une entreprise de terrassement de l’Avesnois, rapporte La Voix du Nord. Une semaine à l’école, trois semaines en entreprise. Il y découvrira le harcèlement quotidien de ses collègues. Et surtout de son maître de stage.
Au début, des surnoms. Puis le harcèlement quotidien. Des vidéos, envoyées à plusieurs de ses collègues, où il apparaît avec des noms insultants. Et un jour, son maître de stage et un collègue l’ont forcé à entrer dans une cage à chien. Ici aussi, le tout est filmé et partagé sur TikTok à tous ses collègues.
Dans le bâtiment, “on n’a pas les mêmes relations entre collègues que dans d’autres milieux, on n’a peut-être pas conscience du danger”, argumente M.e Bighinetti, qui représentait ce mercredi l’un des deux prévenus au tribunal d’Avesnes-sur-Helpe. Sauf que les « teasings », comme les résumaient ses confrères dans une enquête interne, auraient pu tourner au drame. Un matin de septembre 2023, l’apprenti a tenté de mettre fin à ses jours. C’est là que sa mère apprend le harcèlement dont souffre son fils. Les médecins indiqueront que l’adolescent, « vulnérable », souffre d’anxiété et « prend depuis des médicaments », rappelle son avocat. Sa mère va décider de porter plainte.
” Comme des animaux “
“Personne ne pouvait ignorer les conditions de travail insupportables de l’adolescent”, reproche le procureur Matthieu Debris. Avant de blâmer l’attitude des collègues. « Nous ne devons pas nous attendre à ce que les personnes qui ne travaillent pas dans une start-up se comportent comme des animaux. »
Son supérieur hiérarchique et son collègue n’ont pas comparu lors du jugement. Tous deux ont été reconnus coupables. Et ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à verser 2 000 euros de dommages et intérêts aux parents de l’apprenti. Depuis, il poursuit son alternance dans la même entreprise, que l’un des prévenus a quittée pour fonder la sienne.
