L’ombre de Viktor Orbán plane sur le rachat d’Euronews

L’ombre de Viktor Orbán plane sur le rachat d’Euronews
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Depuis, les syndicats de la chaîne, lancée en 1993 par une vingtaine de chaînes de télévision européennes, ne cessent de tenter de mettre la main sur l’identité de ceux qui ont financé son acquisition. Sans succès. C’était sans compter sur le travail de Monde, du site d’investigation hongrois « Direkt36 » et de l’hebdomadaire portugais Expresso. A l’occasion du lancement du nouveau format Euronews, qui a quitté ses locaux de Lyon pour Bruxelles, les trois médias ont révélé « que des entités proches du Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, étaient, dans le plus grand secret, très largement impliquées » dans l’acquisition. Pour Le monde aucun doute : « la décision d’acquérir Euronews a été prise en haut lieu ».

« Atténuer les préjugés de gauche dans le journalisme »

« Direkt36 » a obtenu des documents internes du fonds d’investissement souverain hongrois Széchenyi montrant que cette organisation « a mis 45 millions d’euros dans l’EFMI ». [un véhicule de capital-risque qu’Alpac a créé pour financer le rachat, ndlr].» “A ces fonds s’ajoutent également au moins 12,5 millions d’euros apportés par une société de communication appartenant à un proche de M. Orban”, révèlent les trois médias. Au total, les entités hongroises ont donc participé à plus d’un tiers du rachat, l’opération étant estimée à 170 millions d’euros.

Et ce n’est pas tout. Les trois médias ont également mis la main sur une présentation PowerPoint confidentielle de Széchenyi. Il « mentionne explicitement que l’un des objectifs de l’acquisition d’Euronews, décrite comme « la septième marque la plus influente sur les politiques de l’UE », est « d’atténuer les préjugés de gauche dans le journalisme ». Un récit bien connu de la politique de Viktor Orbán qui a façonné le paysage médiatique hongrois depuis sa défaite aux élections législatives de 2002.

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Le chef de l’Etat de 60 ans n’en est pas à son coup d’essai, mais la large audience d’Euronews et le timing du rachat rendent ses révélations d’autant plus alarmantes. Viktor Orbán est actuellement en campagne pour les élections européennes, promettant partout d’« occuper Bruxelles», rappelle ainsi Le monde.

Mon indépendance est complète »

Toujours dans le quotidien français, le directeur général d’Euronews Guillaume Dubois répond qu’il n’a « sincèrement » aucune connaissance que des entités hongroises aient participé au rachat de la chaîne. « Il n’y a jamais eu d’interventions de la Hongrie sur Euronews. Mon indépendance est complète », dit-il, rappelant que, de toute façon, l’actionnaire majoritaire est Pedro Vargas David, actuel PDG d’Alpac.

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Rassurant? Le journal rappelle que « M. Le père de David, l’ancien député européen portugais Mario David, était autrefois conseiller de Viktor Orbán » et que, lorsque le rachat a été annoncé, les collaborateurs de la chaîne s’inquiétaient déjà des liens entretenus par Alpac avec des entreprises proches du pouvoir magyar. Pourtant, en décembre 2021, la direction d’Alpac déclarait au magazine portugais Expresso “qu’aucun argent hongrois n’a été impliqué dans l’achat d’Euronews.

 
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