« À Gaza, l’impact humanitaire des bombardements est sans précédent »

« À Gaza, l’impact humanitaire des bombardements est sans précédent »
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LLe 21 février, je me suis rendu à Rafah, au sud de la bande de Gaza. Dans cette ville palestinienne, située à la frontière commune avec l’Égypte, près de 1,5 million de personnes ont fui les bombardements et se sont retrouvées piégées. Si la possibilité d’une trêve est évoquée ici et là, les bombes larguées quotidiennement sur la zone, conjuguées au manque d’accès à l’aide humanitaire, plongent les civils dans une situation de dénuement absolu.

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La population de Rafah a désormais sextuplé. Des tentes sont installées à chaque coin de rue. En ville, les centres d’hébergement collectif débordent. Il n’y a pas un mètre carré, pas un trottoir, pas un balcon ou une cour d’école qui ne soit également occupé par des familles déplacées, des réfugiés partout où l’espace est disponible. Dans chaque regard, on décèle aisément le poids de la souffrance endurée. Tout le monde est épuisé, désespéré, traumatisé. Ils ont besoin de tout : de nourriture, d’eau, d’abris, alors que les camions d’aide humanitaire sont bloqués à la frontière pourtant si proche. La tension est palpable dans cette ville où règne une atmosphère de chaos.

Il n’existe aucun endroit sûr et l’aide humanitaire arrive au compte-goutte. Les parachutages ou le corridor maritime ne suffisent pas. Les blocages dans l’acheminement de l’aide humanitaire qui se trouve là-bas, de l’autre côté de la frontière, sont inacceptables et doivent être levés.

Un impact durable

Même si je suis engagé depuis longtemps dans des actions d’urgence, je suis bouleversé par ce que j’ai vu. Gaza est l’une des zones les plus densément peuplées au monde et les bombes pleuvent sans interruption depuis cinq mois. Lorsque des armes explosives sont utilisées dans des zones peuplées, 90 % des victimes sont des civils : la population est tuée, mutilée, traumatisée. Des infrastructures essentielles, comme des hôpitaux ou des écoles, sont détruites, ce qui a déjà des conséquences durables, car ces services sont désormais indisponibles et le resteront pour longtemps.

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Même après la fin des combats, les bombardements et les bombardements laisseront derrière eux des zones fortement contaminées par des restes explosifs, ce qui représente une menace sérieuse à long terme. Des opérations de nettoyage longues et complexes seront nécessaires pour permettre toute reconstruction. Les conséquences de l’utilisation d’engins explosifs sont encore visibles dans de nombreux pays du monde. Par exemple, près de trente ans après la fin du conflit en Bosnie, le pays est toujours contaminé par des mines et des restes d’explosifs de guerre. Cinquante ans après la fin de la guerre du Vietnam, les opérations de déminage sont toujours en cours au Cambodge et au Laos.

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