un chercheur de l’université de Poitiers récompensé

un chercheur de l’université de Poitiers récompensé
un chercheur de l’université de Poitiers récompensé

Pauline Poinot, chercheuse à l’université de Poitiers, développe une nouvelle technique de dépistage du cancer grâce à une molécule qui génère une odeur spécifique chez un patient malade. A terme, une simple prise de sang permettrait de détecter la maladie. Dans le cas du cancer du sein, cet appareil serait une alternative à la mammographie, que pratique seulement une femme sur deux.

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Une Poitevine est récompensée pour ses travaux de recherche sur le cancer du sein : Dr Pauline Poinot, enseignante-chercheuse à l’Institut de Chimie de l’Environnement et des Matériaux de l’Université de Poitiers (IC2MP)est l’un des lauréats du prix Ruban Rose qui récompense chaque année des projets liés à la prévention, au diagnostic et au traitement des cancers. Elle se distingue pour ses travaux sur la volatolomique induite, soit, selon le site du CNRS, “tuune nouvelle approche intégrée allant de la détection de marqueurs tumoraux à la découverte de nouveaux agents thérapeutiques ». Son travail « permet de mettre en évidence les spécificités enzymatiques du microenvironnement tumoral »précise le site du laboratoire IC2MP.

Le but est d’essayer de diagnostiquer les patients atteints d’un cancer en leur faisant générer une odeur.

Pauline Poinot

Enseignant et chercheur à IC2MP

Rencontre avec le Dr Pauline Poinot.

Pauline Poinot, enseignante et chercheuse à l’IC2MP de l’université de Poitiers, a développé avec son équipe un concept qui vise à diagnostiquer les patients atteints d’un cancer en leur faisant générer une odeur (ICI 19/20, jeudi 23 janvier 2025).

© France Télévisions

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Marie Radovic : Qu’est-ce que la volatolomique induite exactement ?

Dr Pauline Poinot : C’est un concept que nous avons créé chez IC2MP avec mon équipe. Le but est d’essayer de diagnostiquer les patients atteints d’un cancer en leur faisant générer une odeur. Nous allons injecter une molécule appelée molécule sonde. Dans le corps des patients atteints de cancer, elle se transformera en odeur et on la retrouvera dans l’haleine du patient. Nous avons ensuite transposé cette stratégie pour qu’elle puisse être utilisée directement avec des échantillons de sang, ce qui évite d’injecter une molécule aux patients. Nous allons donc prélever un échantillon de sang. Dans cet échantillon, nous mettrons notre molécule sonde. Et si le patient est malade, l’échantillon de sang dégagera une odeur particulière.

Le dépistage par mammographie fonctionne, mais près d’une femme sur deux ne le fait pas.

Dr Pauline Poinot

Enseignant et chercheur à IC2MP

Marie Radovic : Est-ce que cela permettrait de gagner du temps dans le diagnostic ?

Dr Pauline Poinot : En effet, cela permettrait de gagner du temps. Appareils de dépistage avec travail de mammographie. Ceci étant dit, certaines femmes ne suivront pas ces stratégies de dépistage (…). Près d’une femme sur deux ne subira pas de dépistage par mammographie. Enfin, le prélèvement sanguin pourrait être une réponse, car il est facile de prélever un échantillon de sang dans le cadre d’une stratégie de dépistage, au même titre que la mammographie.

A LIRE AUSSI : Dépistage du cancer du sein : encore trop peu de femmes sont dépistées (Santé publique France)

Marie Radovic : Le prix Ruban Rose que vous avez reçu est d’une valeur de 225 000 €. Concrètement, que va permettre cet argent ?

Dr Pauline Poinot : Avec cet argent, nous paierons le salaire d’un chercheur qui travaillera sur le projet. Mais aussi du matériel et le financement d’une étude clinique avec le CHU de Poitiers. Les tests n’ont pas encore commencé. Nous allons travailler sur cette étude avec le centre d’investigation clinique. Nous aurons plusieurs centaines de patients et de volontaires sains pour tester la stratégie. (…) L’échéance est dans plusieurs années, mais nous avons déjà une entreprise qui a utilisé une de nos sondes pour la tester. En Angleterre, bien sûr.

Le Dr Pauline Poinot était l’invitée d’ICI 19/20 Poitou-Charentes, jeudi 23 janvier 2025 et a été interviewée par Marie Radovic.

 
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