Comprendre Caev : un virus sournois qui s’enracine et mute
La maladie dearthrite-encéphalite virale caprine (AECV ou Caev dans son acronyme anglais) est causée par un Virus à ARN (rétrovirus). Ce type de virus parvient à s’intégrer dans le génome de la cellule hôte. Cette intégration rend l’infection irréversible. Les animaux porteurs ne peuvent pas ne pas se débarrasser du virus. Une fois intégré dans les cellules de l’hôte, le virus reste plus ou moins longtemps caché au système immunitaire, ce qui signifie qu’un chèvre peut être séronégatif mais infecté. LE Caev est un virus prêté (lentivirus) qui met quelques mois, voire quelques années, à s’exprimer. « Cela complique le diagnostic précoce et donne au virus le temps de se propager au sein du troupeau.commente Carole Sala, vétérinaire consultante à GDS France. Cette lente évolution peut induire les éleveurs en erreur. Ils pensent que le troupeau est en bonne santé quand la maladie progresse silencieusement. »
Le Caev est également connu pour sa forte capacité de mutation. « Il existe de nombreuses souches et c’est cette variabilité qui empêche le développement d’un vaccin efficacesouligne Carole Sala. La réponse immunitaire de l’animal est également toujours à la traîne, car les anticorps produits ne correspondent souvent pas aux nouvelles mutations. » Un animal malade de Caev ne pourra donc pas guérir..
Les différentes souches ont un pathogénicité variable : certains peuvent circuler silencieusement, tandis que d’autres provoquent des formes cliniques sévères. C’est pourquoi les éleveurs de troupeaux infectés présentant peu ou pas de signes cliniques devraient reste vigilant verser ne pas introduire de souches plus virulentes.
Sérologie possible en mélangeant cinq échantillons
Pour diagnostiquer la présence de Caev en troupeau, la seule méthode accessible reste la sérologie. Elle repose sur la détection des anticorps produits par le système immunitaire lors d’un contact avec le virus, même si l’animal est asymptomatique. LE kits de diagnostic actuellement disponibles ont une sensibilité et une spécificité d’environ 97%, offrant ainsi une bonne capacité de détection des animaux infectés tout en limitant les faux positifs.
Depuis juillet 2024, il est possible de réaliser des sérologies Caev en poolant les sérums de cinq animaux dans le même essai. Cette approche maintient une sensibilité et une spécificité élevées, équivalentes à celles des tests individuels, tout en diviser les coûts d’analyse par deux, voire trois.
Le virologie par PCR qui consiste à rechercher le matériel génétique du Caev n’est pour l’instant réalisé que dans le cadre de recherches par un seul laboratoire INRAE à Lyon. Il reste une piste prometteuse sérologie sur lait de tank puisqu’il donne une estimation globale de la séroprévalence dans le troupeau à partir d’une seule analyse. Cette méthode est encore en test (Serocaptank) pour améliorer l’interprétation des résultats.
-Les gros genoux, le signe le plus spécifique de Caev
LE signes cliniques les plus courants sont arthrite (inflammation des articulations), mamelles indurées (« mamelles en bois ») ou des pertes d’état déséquilibrées et progressives. Parmi les enfantsde la encéphalite Des maladies aiguës peuvent survenir et entraîner irrémédiablement la mort de l’animal. Ils se traduisent par des signes nerveux comme des convulsions ou un manque de coordination.
Le signe le plus caractéristique reste learthrite du genou (pattes avant). Ces signes cliniques conduisent après quelques mois à réforme animaux boiteux ou improductifs.
Le fardeau économique du Caev : au moins 93 euros par chèvre
Outre la souffrance animale, Caev mène à des pertes économiques importantes : réduction de la production laitière et de la qualité du lait et abattage prématuré des animaux. Une étude française a montré une perte moyenne de production laitière de plus de 100 kilos par chèvre et par an, au-delà de la troisième lactation dans les troupeaux infectés.
Compte tenu de cette perte de production, des mammites chroniques, d’une baisse de matériel utile et des coûts indirects pour l’élevage de chèvres de remplacement, Bertrand Bluet de l’Institut de l’élevage estime une perte deau moins 93 euros par chèvre pour les troupeaux positifs.
Le Caev est transmis par le colostrum, le lait ou l’air
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