Le rapport canadien de surveillance des virus respiratoires indique que le taux hebdomadaire d’hospitalisations liées à la grippe est de 2,9 pour 100 000 habitants. « Pour l’instant, nous n’avons pas atteint le pic de la saison grippale, cela reste des données qui sont au début de l’épidémie. Cela peut être beaucoup plus élevé que cela», a commenté le Dr Jesse Papenburg, qui travaille à l’Hôpital de Montréal pour enfants.
Le seuil épidémique a été dépassé la semaine se terminant le 21 décembre au Canada. Depuis, la courbe des infections grippales n’a cessé de s’accentuer. Le seuil épidémique est de 5 % de tests positifs à la grippe. Lorsqu’elle est dépassée et qu’au moins 15 détections hebdomadaires de grippe sont signalées, une épidémie de grippe saisonnière est déclarée.
Au Canada, le pourcentage de tests positifs pour la grippe dans les laboratoires cliniques est de 11,3 % ; au Québec, il est de 10,9 %, selon les plus récentes données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Le Dr Papenburg, pédiatre, infectiologue et microbiologiste, explique que nous sommes dans la phase ascendante de l’épidémie. “La saison a commencé et dans les semaines qui suivront, les taux d’incidence continueront d’augmenter et nous verrons encore de nombreux cas de grippe pour les semaines à venir”, a-t-il déclaré. Habituellement, une saison grippale peut durer environ 10 à 16 semaines, il nous reste donc encore plusieurs semaines et nous sommes loin du pic. Je pense que les prochaines semaines vont être plus difficiles en termes de grippe.
Le Dr Papenburg met en garde les jeunes enfants et les personnes âgées qui courent un risque plus élevé de complications liées à la grippe. «Les enfants de moins de 5 ans, mais particulièrement les enfants de moins de 2 ans, ainsi que nos aînés, les personnes âgées de 65 ans et plus, mais surtout de 75 ans et plus, courent un risque plus élevé d’hospitalisation et de complications de leur infection grippale», dit-il. .
«J’ai l’impression que nous allons assister à une saison grippale typique qui arrive au milieu de l’hiver et qui provoquera des maladies graves, notamment chez les personnes les plus à risque», poursuit le Dr Papenburg, qui est également membre associé du Département. d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail et professeur adjoint de pédiatrie à la Faculté de médecine de l’Université McGill.
Il rappelle qu’il est toujours temps de se faire vacciner contre la grippe. Des anticorps protecteurs se développent entre 7 et 14 jours après la réception du vaccin. « Il n’est pas trop tard car nous sommes encore dans la phase ascendante de l’épidémie. Les prochaines semaines vont être pires que ce que nous vivons actuellement. Quelqu’un qui se fait vacciner maintenant s’offrira une protection pendant cette période où la grippe circule le plus.
Le Dr Papenburg souligne que même si l’efficacité du vaccin varie d’une année à l’autre, la protection moyenne est de 50 %. Autrement dit, se faire vacciner réduit de moitié le risque d’hospitalisation.
Les estimations de l’efficacité du vaccin contre la grippe pour la saison 2024-2025 devraient être disponibles en février ou mars 2025.