Pour le moment, les urgences du centre hospitalier du Chinonais tiennent mais sont mises à rude épreuve par l’épidémie de grippe, de Covid et de bronchiolite. “L’équipe est confrontée à beaucoup d’activité, mais il n’y a pas de plan blanc en place (1), indique Violaine Mizzi, directrice adjointe de l’établissement aux côtés de ses vœux du vendredi 10 janvier 2025. Il existe de nombreux patients âgés pour lesquels la sortie prend plus de temps. Il est très important d’appeler le 15 avant de se rendre aux urgences. »
La situation financière « reste préoccupante »
Pour faire face, le port du masque est à nouveau obligatoire depuis le 23 décembre, les urgences ont bénéficié d’un renfort de soignants le week-end dernier. Le service, fermé pendant sept nuits et deux jours en juillet 2024 faute de médecins en nombre suffisant, est désormais à nouveau plein après le recrutement de médecins urgentistes.
En 2024, 20 352 patients ont franchi les portes de l’hôpital de Saint-Benoît-la-Forêt, dont la moitié sont d’abord passées par les urgences.
Arrivé en septembre 2024, le nouveau directeur adjoint a salué (comme tous les élus dans leurs prises de parole) l’engagement du personnel à « assurer des soins de qualité en toutes circonstances, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. »
L’établissement ne fonctionne pas seul. A commencer par le CHRU de Tours « partenaire majeurselon le directeur. Aux côtés des 89 praticiens et internes du centre hospitalier du Chinonais, 30 praticiens, principalement issus du CHRU de Tours, pratiquent chaque semaine seize spécialités différentes. Cette organisation rend possible l’activité d’hospitalisation de jour en oncologie, qui a pris en charge 140 patients en 2024. » Travail de partenariat également avec la clinique Jeanne-d’Arc voisine, le centre d’imagerie et la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) de Rabelaisie (qui regroupe médecins et soignants privés).
Pour Violaine Mizzi “il est essentiel que le centre hospitalier dispose des ressources nécessaires”. Pour le réalisateur, la situation financière “reste inquiétant” et dit de s’inscrire “la continuité des mesures mises en place ces dernières années” pour assainir la situation. « Nous essayons de préserver l’emploi des patients et de concentrer l’effort sur l’équipe technique et administrative »précise le directeur de La NR qui cite l’exemple d’un poste informatique gelé et l’attention particulière portée à la gestion des stocks pour éviter tout gaspillage.
Enfin, le directeur a salué les réussites obtenues et à venir (création d’une équipe mobile enfant-adolescent, prise en charge familiale thérapeutique, première consultation post-pénale pour adolescents, etc.)
(1) Plan permettant de mobiliser toutes les capacités (personnel et logistique) d’un hôpital pour répondre à une crise. De nombreux hôpitaux l’ont déclenché depuis le début de l’année pour faire face à l’épidémie de grippe.
FO boycotte les vœux
Le syndicat Force ouvrière n’a pas assisté aux vœux cette année mais s’est arrêté à l’entrée de la salle. Le syndicat voit dans la cérémonie un « vitrine d’autosatisfaction, déconnectée de la réalité ». Il dénonce un travail en sous-effectif et des conditions de travail dégradées.
Si l’organisation syndicale constate « une écoute attentive » du nouveau directeur, souligne-t-elle “un quotidien éprouvant” et reste “en attente d’actions concrètes”.
Conscient que les réponses se trouvent au niveau national, pour FO » Il est nécessaire que nos dirigeants politiques donnent enfin la priorité à une répartition plus équitable des richesses. » Le syndicat réclame, entre autres, une augmentation des effectifs du « pool de remplacement d’aides-soignants et d’infirmières »la réouverture des 110 lits fermés, la titularisation des agents.
Sur la fermeture de lits, Violaine Mizzi espère des réouvertures en 2025, notamment en médecine, et annonce vouloir éviter la fermeture temporaire du service SMR (soins médicaux et de réadaptation) l’été prochain, contrairement aux étés précédents.