Le bureau de Thomas Mordant, au troisième étage du laboratoire de mathématiques d’Orsay (Essonne), est orienté plein ouest. Au loin, on aperçoit l’Yvette et la vallée de Chevreuse. Jusqu’à son coucher, le soleil projetait ses rayons, laissant des volutes de poussière de craie tourbillonnant autour du tableau noir sur lequel étaient griffonnées des équations complexes.
Devant ce grand tableau, pas de bureau traditionnel mais un lit médicalisé. Parce que Thomas Mordant, postdoctorant de 26 ans, souffre d’une maladie des os de verre. Un sérieux handicap physique qui ne l’a néanmoins pas empêché de briller dans sa discipline.
Après avoir obtenu son baccalauréat S à 14 ans et demi (avec une moyenne générale de 18,97), Thomas Mordant prépare le concours d’entrée à la Normale sup, qu’il intègre et dont il sort diplômé en 2019 à seulement… 21 ans. « Je veux servir d’exemple aux autres personnes handicapées. Pour leur montrer qu’on peut avoir un métier passionnant. On pourrait penser que les personnes handicapées peuvent se contenter de rester chez elles… Mais j’aimerais pouvoir dire qu’il est tout à fait possible de faire autre chose, d’avoir une vraie vie professionnelle et sociale », affirme-t-il. .
Le mathématicien Jean-Benoît Bost, qui collabore régulièrement avec lui – leurs bureaux sont voisins – appuie : « On se rend compte combien il est difficile de faire bouger les lignes par rapport au regard que notre société porte sur les handicapés. Thomas, par son […] En savoir plus
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