Les ordonnances d’Ozempic remboursées par la RAMQ ont presque quintuplé au cours des quatre dernières années

Les ordonnances d’Ozempic remboursées par la RAMQ ont presque quintuplé au cours des quatre dernières années
Les ordonnances d’Ozempic remboursées par la RAMQ ont presque quintuplé au cours des quatre dernières années

L’engouement pour le médicament Ozempic ne ralentit pas au Québec, où le nombre d’ordonnances remboursées aux diabétiques a presque quintuplé en quatre ans.

• Lisez également : La chirurgie bariatrique ne sera pas remplacée par des médicaments comme Ozempic, pensent les médecins

« Cela ne me surprend pas du tout. […] Nous n’en sommes qu’au début”, déclare le Dr Simon Marceau, spécialisé en chirurgie bariatrique à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ).

De 2020 à 2024, le nombre de personnes détenant une ordonnance d’Ozempic remboursées par la Régie de l’assurance santé du Québec (RAMQ) est passé de 16 500 à plus de 74 000 par année, selon les données obtenues par La Revue.

C’est cher

Les coûts ont également grimpé en flèche (voir tableau).

Ozempic toujours en hausse

ANNÉE QUÉBÉCOIS COÛT
2019 254 87 625,00 $
2020 16 543 18 898 564,00 $
2021 31 196 49 011 026,00 $
2022 46 405 77 449 756,00 $
2023 61 721 119 095 857,00 $
2024 74 420 122 074 934,00 $

Source: RAMQ

*Les données 2024 se terminent en novembre

Ozempic est un médicament injectable pour le diabète de type 2. Mais sa popularité a explosé ces dernières années puisqu’il s’agit également d’un coupe-faim efficace, qui aide à perdre du poids.

Par courriel, la RAMQ précise que le portrait demeure incomplet, puisque le régime public couvre un peu moins de la moitié des Québécois. Le sémaglutide, principe actif d’Ozempic, n’est remboursé que dans le diabète et non dans l’obésité. De nombreux régimes privés signalent également que les coûts du diabète sont en hausse.

«[L’Ozempic] ne serait pas devenu un phénomène de société sans être un bon médicament. C’est le plus puissant pour abaisser le taux de sucre dans le sang », souligne le Dr.r Rémi Rabasa-Lhoret, directeur de la clinique du diabète à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM).

Dr Rémi Rabasa-Lhoret, directeur de la clinique du diabète à l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM)

PHOTO FOURNIE PAR L’IRCM

En plus de la perte de poids, le médicament améliore également la santé cardiaque et rénale des patients, poursuit-il, ajoutant qu’il y a jusqu’à 600 000 diabétiques au Québec.

Trop de publicités

Ce dernier dénonce cependant la « matraque publicitaire » du fabricant d’Ozempic, et de sa version tablette, Rybelsus. La publicité omniprésente, notamment lors des Jeux Olympiques, conduit à des usages « ni utiles ni rationnels ».

Diabétique depuis une quinzaine d’années, Marie-Chrystine Savard prend Ozempic depuis environ trois ans, afin de maintenir sa perte de poids suite à une chirurgie bariatrique.

Si le médicament lui fait encore manger des « mini-portions », elle met en garde contre les effets secondaires, qui ne se sont jamais atténués au fil des années.

« J’ai deux ou trois jours de vertiges, de nausées, de grande fatigue », confie-t-elle.

Remboursement ou pas ?

Différents médecins réclament l’extension du remboursement d’Ozempic aux patients obèses, qui finiront par accumuler des complications coûtant de plus en plus cher au système de santé.

“Si nous ne nous attaquons pas rapidement aux maladies chroniques, nous allons nous heurter à un mur”, déclare le Dconcernant Marie-Philippe Morin de l’IUCPQ. Elle déplore que le gouvernement empêche catégoriquement la RAMQ de couvrir les médicaments contre l’obésité.

Le Dr Rabasa-Lhoret comprend que les coûts seraient trop élevés. Ozempic coûte entre 300 et 500 dollars par mois et doit être pris à vie, car les patients qui l’arrêtent reprendront du poids.

Cependant, avec l’arrivée des médicaments génériques en 2026, à moindre coût, il espère que les patients qui attendent une intervention chirurgicale, une greffe ou un traitement de fertilité en raison de leur surpoids pourront être pris en compte.

– Avec Héloïse Archambault

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