► Qu’est-ce que le zona ?
Le zona est une affection cutanée virale causée par la réactivation du virus de la varicelle. Elle se manifeste par des douleurs et l’apparition, souvent au niveau du thorax, de cloques pouvant démanger. Dans la plupart des cas, la maladie guérit en deux à trois semaines. “Mais cela peut entraîner des complications, principalement des douleurs post-herpétiques, des douleurs comme les chocs électriques”, rapporte Daniel Floret, professeur émérite de pédiatrie et ancien vice-président de la commission technique des vaccinations à la Haute autorité de santé (HAS). «Ces complications, plus fréquentes lorsqu’on est âgé ou affaibli, peuvent persister des mois, voire plus, et être très invalidantes. »
C’est pour prévenir ces situations que l’Assurance maladie a décidé de rembourser le vaccin contre le zona pour les personnes âgées de 65 ans et plus ainsi que pour les personnes immunodéprimées de plus de 18 ans.
► Quelle est l’efficacité du vaccin ?
Déjà recommandé depuis mars 2024 par la HAS, le vaccin Shingrix, du laboratoire britannique GSK, remplace le Zostavax, retiré du marché. “C’était le vaccin qui était préconisé depuis dix ans, mais il était peu utilisé car son efficacité était assez limitée et on ne savait pas vraiment jusqu’à quel âge il protégeait”, Daniel Floret a expliqué. Il s’agissait également d’un vaccin vivant atténué, qui ne pouvait pas être utilisé sur des personnes immunodéprimées, contrairement au nouveau vaccin qui est inactivé. Il est aussi sans doute plus efficace, avec une protection maintenue chez les personnes âgées. »
► Pourquoi la France ne vaccine-t-elle pas contre la varicelle ?
Contrairement à l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne, la France ne recommande pas de vacciner les nourrissons contre la varicelle. Mais comme le virus à l’origine de la maladie est le même que celui à l’origine du zona, ne faudrait-il pas revoir les recommandations ?
“C’est un point qui a été beaucoup discuté car, au départ, on pensait qu’une vaccination généralisée des enfants contre la varicelle allait à terme augmenter la fréquence du zona, dis à Daniel Floret Nous avons dit qu’avoir une circulation importante du virus dans la population était une bonne chose, car cela permettait de stimuler le système immunitaire des personnes qui avaient eu la varicelle, le virus restant en phase de repos dans les ganglions nerveux. Finalement, cela n’a pas été démontré. »
Ces réticences venaient également du fait que la varicelle, lorsqu’elle est contractée jeune, est le plus souvent bénigne, ce qui n’est pas de nature à convaincre les parents de vacciner leurs enfants. Cependant, avec une couverture vaccinale inférieure à 95 %, le risque serait de déplacer la maladie vers l’adolescence ou l’âge adulte, où elle est plus grave. Autant d’arguments qui ne tiennent plus aux yeux des sociétés savantes de pédiatrie, désormais en faveur de la vaccination dès 1 an. D’autant qu’il existe désormais des vaccins combinés ROR-V, immunisant contre la rougeole, les oreillons, la rubéole (obligatoire depuis le 1er janvier 2018) et contre la varicelle. Selon Daniel Floret, “L’utilisation d’un tel vaccin en France faciliterait sûrement son acceptabilité”.