De plus en plus de bébés prématurés avec les vagues de chaleur – .

De plus en plus de bébés prématurés avec les vagues de chaleur – .
De plus en plus de bébés prématurés avec les vagues de chaleur – .

Les vagues de chaleur augmentent légèrement le taux de naissances prématurées, selon une nouvelle étude américaine. C’est la première fois que cet effet peut être prouvé.


Publié à 01:32

Mis à jour à 7h00



« Nous avons été surpris de constater cet effet sur le risque d’accouchement prématuré », explique l’auteur principal de l’étude publiée en mai dans la revue Réseau JAMA ouvertLindsey Darrow de l’Université du Nevada.

« Nous pensions que l’omniprésence de la climatisation rendrait le risque minime. L’effet est faible, 2 %, mais comme toutes les femmes enceintes sont concernées, il reste important à l’échelle de la population. Et les zones défavorisées sont deux fois plus touchées. »

L’étude a analysé 53 millions de naissances entre 1993 et ​​2017 dans 50 métropoles américaines, ce qui représente plus de la moitié des naissances du pays durant cette période. Le risque d’accouchement prématuré a été analysé en fonction des vagues de chaleur de la semaine précédant l’accouchement. Une vague de chaleur a été définie comme quatre jours au-dessus de 97,5e percentile des températures normales.

Dans cette étude, les femmes issues de minorités ethniques ainsi que les femmes n’ayant pas de diplôme d’études secondaires, deux groupes surreprésentés dans les milieux défavorisés, couraient un plus grand risque d’accoucher prématurément.

Les naissances prématurées (avant 37 semaines) sont associées à une augmentation des complications. Les mères et les bébés ont neuf fois plus de risques d’être hospitalisés aux soins intensifs lors d’un accouchement prématuré, selon une étude de 2020 de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

L’épidémiologiste de Reno a voulu utiliser ces travaux pour mettre un terme à un débat qui durait depuis plus d’une décennie. « Quand on a commencé à parler davantage des vagues de chaleur plus fréquentes liées au changement climatique, on s’est demandé quel serait l’impact sur les femmes enceintes, qui sont plus sensibles aux facteurs de stress », explique M.moi Darrow : Mais jusqu’à présent, seules deux grandes études avaient tenté de répondre à la question, et elles n’ont pas fourni de réponses définitives. Avec plus de 50 millions de naissances, nous voulions aller au fond des choses.

Étude québécoise

Une étude québécoise publiée en 2014 dans la revue Épidémiologiesur 220 000 naissances à Montréal entre 1981 et 2010, n’ont trouvé un effet que sur les naissances prématurées (à 37 et 38 semaines de grossesse), mais pas sur les naissances prématurées.

Et une étude américaine publiée en 2017 dans la revue Perspective de santé environnementaleUne étude sur 200 000 naissances avait identifié un risque accru (11 %) d’accouchement prématuré en prenant en compte uniquement les vagues de chaleur au cours du premier trimestre de grossesse. Cette restriction risquait cependant de fausser l’analyse, puisque les femmes ne résidaient pas nécessairement dans la ville d’accouchement au début de la grossesse. Cette étude de 2017 décrivait également un effet encore plus important des vagues de froid au cours du premier trimestre.

Audrey Smargiassi, coauteure de l’étude québécoise de 2014, estime que l’étude américaine confirme que le risque posé par la chaleur pour les femmes enceintes est faible, mais bien réel. « Il pourrait être intéressant de cibler les populations vulnérables, notamment les personnes qui n’ont pas de climatisation », estime l’épidémiologiste de l’Université de Montréal.

Mmoi Darrow souhaite poursuivre son travail avec des données plus détaillées de certains États. « Nous voyons qu’il y a un effet, et qu’il est plus important pour les milieux potentiellement défavorisés. Il faut maintenant voir l’impact pour les femmes qui ont déjà un risque plus élevé de prématurité dans leur grossesse, en raison du stress de la vie en général, de la pauvreté, d’un travail difficile ou de risques génétiques. Il n’y a pas assez de précision dans les données fédérales, notamment concernant la présence de climatisation dans les maisons. Mais en travaillant avec les données de certains États, comme la Californie, nous pourrons peut-être détecter cet effet. Si l’augmentation du risque est plus importante, nous n’aurons pas besoin de millions de naissances pour l’observer. »

Métabolisme

L’autre piste de recherche est de mieux comprendre quels facteurs biologiques sont impliqués dans l’augmentation de la prématurité avec les vagues de chaleur, précise M.moi Darrow.

« Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de ce problème, mais il faut les comprendre davantage », explique-t-elle. « La déshydratation peut réduire le flux sanguin vers le placenta, ce qui pourrait créer des contractions et influencer la production d’hormones favorisant le travail menant à l’accouchement. Les mécanismes métaboliques qui protègent les cellules de la chaleur excessive augmentent l’inflammation, également liée au déclenchement du travail. Les membranes peuvent être fragilisées et se rompre sous l’effet de la chaleur. Enfin, le coup de chaleur peut aggraver les maladies liées à la grossesse, comme l’hypertension, et affecter directement la santé du fœtus. »

«Il y a certainement une part de stress», affirme Nathalie Auger, également épidémiologiste à l’Université de Montréal et co-auteure de l’étude de 2014. “C’est assez difficile physiquement d’être enceinte à 35 semaines, voire 32 semaines. Tout stress supplémentaire est supplémentaire.”

Mmoi Auger cite un type de protéine produite lorsque le corps humain subit un coup de chaleur (protéines de choc thermique). La production de ces protéines, découvertes en laboratoire dans les années 1960 chez la mouche des fruits, est associée à une diminution de l’énergie disponible pour d’autres activités du corps humain, selon une étude menée par des biologistes de l’Université de Californie à San Francisco, publié en 2019 dans la revue Physiologie.

Apprendre encore plus

  • +2 %
    Risque accru de naissance prématurée en période de canicule

    Source : Réseau Jama ouvert

    -50 %
    Baisse de la mortalité liée à la prématurité dans les pays riches entre 1990 et 2019

    Source : Pédiatrie JAMA

  • 5,6 %
    Proportion de prématurité dans les naissances au Québec en 1981

    Source : INSPQ

    7 %
    Proportion de prématurité dans les naissances au Québec en 2017

    Source : INSPQ

 
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