Internet est obèse et c’est un gros problème

Internet est obèse et c’est un gros problème
Internet est obèse et c’est un gros problème

C’est lourd. Cela pèse sur votre portefeuille. Et cela pourrait augmenter d’ici 2050. Parce qu’Internet est obèse. Et nous le nourrissons un peu plus chaque jour.

Le site HTTParchive en témoigne. En 2012, pour charger une page Web entière sur le navigateur de votre ordinateur personnel, vous deviez télécharger en moyenne 803 kilo-octets (Ko) de données informatiques. La même page en version mobile nécessitait en moyenne de télécharger 386 Ko de données. Cela inclut le code HTML et tout le contenu nécessaire à l’affichage complet de la page, y compris les images et la publicité.

Dix ans plus tard, la taille moyenne d’une page Web atteignait 2 284 Ko dans sa version de bureau, et 2 010 Ko dans sa version mobile.

En dix ans, alors qu’elle avait entre 21 et 31 ans, le Web a vu son poids moyen se multiplier par trois, en version desktop, et par cinq, en version mobile.

Le site HTTParchive a concentré ses calculs sur les sites les plus visités du Web. Cela inclut la page d’accueil de Google et les versions Web de Facebook, YouTube, Wikipedia, Instagram, TikTok et le forum Reddit. Ces sept sites constituent d’ailleurs la majorité de la liste des dix sites Internet les plus visités de la planète ces jours-ci.

Autrement dit, Internet prend du poids. Avec l’intelligence artificielle (IA), la vidéo 4K et bien plus encore, la situation ne cesse de s’agrandir.

Grande vitesse

Quiconque paie un fournisseur de services Internet pour accéder au réseau paie les frais. Depuis que le Web est devenu public en 1991, la chose la plus courante que les gens demandent est que les sites se chargent de plus en plus vite.

Ce n’est pas pour rien que l’algorithme des moteurs de recherche comme Google accorde une grande importance au poids des pages web. Plus ils pèsent, moins ils se rechargent rapidement, et les internautes commencent à s’en plaindre. Dans l’industrie du marketing numérique, une règle souvent citée est qu’une page Web doit se charger en 3 secondes ou moins, sinon les gens chercheront ailleurs.

En 2012, le temps de chargement moyen d’une page Web était de 6 secondes sur un ordinateur de bureau et de 3,5 secondes sur un appareil mobile. D’ici 2024, ces temps sont passés respectivement à 2,5 et 8,6 secondes.

Oui, les sites mettent désormais plus de temps à charger sur mobile que sur ordinateur.

Cela dit, les sites proposant du contenu multimédia riche mettent plus de temps à charger, soit 5,5 secondes en moyenne. Les sites commerciaux se chargent en 6 secondes en moyenne.

Ce désir d’immédiateté des internautes les pousse naturellement à exiger un meilleur accès à Internet. Il suffit de rappeler à quel point l’accès universel à Internet haute vitesse est devenu un enjeu politique important partout au Canada de 2020 à 2022, lors de la pandémie de COVID-19. Internet lui-même ne suffit plus ; le haut débit est nécessaire pour satisfaire aussi bien les consommateurs que les professionnels et les commerçants.

Pour charger toujours plus rapidement des pages web toujours plus lourdes, la bande passante doit être toujours plus généreuse et plus rapide. Les fournisseurs d’accès Internet se frottent les mains : ils n’ont pas grand-chose à faire pour convaincre leurs clients de passer à un forfait haut débit plus cher.

Si les pages Web avaient conservé leur poids d’il y a 12 ans, une connexion Internet à moindre débit, et donc nettement plus abordable, serait sans doute suffisante. Aussi bien à la maison que sur votre mobile.

Cela signifierait beaucoup d’argent économisé pour les consommateurs.

En route vers 2050

La surpoids d’Internet a aussi un impact environnemental. Les experts estiment qu’Internet produit actuellement l’équivalent de 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre dues à l’activité humaine. C’est le double d’il y a quatre ans !

Évidemment, l’émergence de l’IA, extrêmement gourmande en énergie, y est pour quelque chose. Mais cela va à l’encontre des promesses de décarbonation des géants du numérique. Et réduire cette empreinte va coûter cher.

C’est pourquoi des entreprises comme Google, Amazon ou Microsoft se tournent aujourd’hui vers l’énergie nucléaire pour alimenter leurs centres de données : c’est une Source d’énergie abondante et peu émettrice de GES.

À l’heure actuelle, l’industrie numérique n’a pas de plans de décarbonation, seulement des objectifs individuels fixés par quelques entreprises de premier plan.

Et cela aussi pose problème. Si rien n’est fait, Internet sera l’un des plus gros pollueurs en 2050.

Il s’agit d’un problème aux conséquences graves.

 
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