Après intubation, quelles sont les causes des douleurs pharyngées ?

Après intubation, quelles sont les causes des douleurs pharyngées ?
Après intubation, quelles sont les causes des douleurs pharyngées ?

Les douleurs pharyngées postopératoires sont l’une des complications courantes après intubation trachéale sous anesthésie générale, avec une incidence estimée à 46,5 %. Après l’intubation, des symptômes tels qu’une bouche sèche, des douleurs pharyngées, des difficultés à avaler, de la toux et un enrouement peuvent survenir ainsi que, exceptionnellement, des fistules trachéo-œsophagiennes, un rétrécissement trachéal ou des infections pulmonaires.

Des lésions de la muqueuse pharyngée et trachéale lors de cette procédure invasive, une compression de la muqueuse des voies respiratoires par le brassard gonflable de la sonde et une irritation des voies respiratoires par les gaz secs et les anesthésiques inhalés lors des ventilations mécaniques peuvent être responsables de ces effets indésirables.

Selon le Centre National de Contrôle Qualité des Spécialités d’Anesthésie (2023), l’hypothermie périopératoire non intentionnelle (IPH), phénomène dans lequel la température corporelle centrale du patient descend en dessous de 36°C pour des raisons non médicales pendant la période périopératoire, aurait une incidence variant de 7 % à 90 %. Actuellement, même si de nombreuses études ont exploré les facteurs influençant cette pharyngite chez les patients sous anesthésie générale, le lien avec l’hypothermie n’a pas encore été pleinement examiné.

40% de pharyngite postopératoire

Les données de 271 patients ayant subi une intervention chirurgicale élective sous anesthésie générale dans un hôpital chinois au premier semestre 2024 ont été collectées un jour avant l’intervention, y compris la présence d’une pharyngite. Ensuite, les données d’hypothermie ont été collectées par surveillance de la température peropératoire et postopératoire.

Après extubation, la survenue d’une pharyngite chez ces patients a été évaluée à l’aide d’une échelle visuelle analogique en salle de réveil. En fonction des symptômes, les patients ont été classés en deux groupes : groupe avec ou sans douleur pharyngée (n=112 et n=159, respectivement).

Parmi les 112 cas (41,33 %) de pharyngite postopératoire observés, 37 patients ne présentaient pas d’hypothermie périopératoire, tandis que 75 (66,96 %) patients présentant une hypothermie périopératoire ont développé une pharyngite postopératoire. L’incidence de pharyngite postopératoire chez les patients souffrant d’hypothermie périopératoire était significativement plus élevée que chez ceux sans hypothermie périopératoire (P

Par ailleurs, une anxiété préopératoire a été notée chez 51 patients, parmi lesquels 28 ont développé une pharyngite postopératoire, avec une incidence de 54,90 %. Le risque de pharyngite postopératoire chez les patients souffrant d’anxiété préopératoire était 2,661 fois plus élevé que chez ceux sans anxiété préopératoire (P

Hypothermie et anxiété

L’association entre pharyngite postopératoire et hypothermie périopératoire pourrait reposer sur plusieurs facteurs. L’hypothermie, entraînant une diminution de l’activité de la thrombine et une réduction de la libération et de l’agrégation des plaquettes, affecte l’homéostasie et augmente le risque de saignement postopératoire qui peut, à son tour, provoquer une pharyngite. .

L’hypothermie entraîne également une diminution de la fonction immunitaire locale et, combinée à des lésions de la muqueuse trachéale, à un œdème et à une congestion pharyngée pendant l’intubation, la région pharyngée a tendance à être plus sensible aux infections. L’hypothermie ralentit l’élimination des anesthésiques, entraînant un réveil plus tardif, augmentant ainsi le temps de compression du tube trachéal.

La contraction rythmique rapide des muscles squelettiques de la gorge tire sur la plaie, ce qui peut exacerber la douleur pharyngée. Ces facteurs interagissent pour influencer la survenue et la gravité de la pharyngite postopératoire.

Les chercheurs recommandent donc d’être vigilants dans la gestion périopératoire de la température car seuls 26,3 % des patients bénéficient d’un réchauffement actif de la température corporelle périopératoire.

 
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