À M. Jean-François Simard
Député de Montmorency
Président de la Commission des Finances Publiques
Assemblée nationale du Québec
Monsieur le Député,
Le Parti conservateur du Québec s’inquiète de la catacombe financière de l’industrie des batteries qui se déroule sous les yeux des contribuables québécois.
L’aide financière accordée à Northvolt soulève de sérieuses questions quant au degré d’analyse effectuée avant d’engager près de 2,9 milliards de dollars en impôts des Québécois pour la seule première phase du projet.
Niveau de difficulté sous-estimé
Le célèbre Temps Financier de Londres suit ce dossier de près. Dans un dossier détaillé publié le 17 octobre, trois de ses journalistes expliquent avoir parlé avec d’anciens salariés ou avec d’autres qui sont toujours là. Selon eux, le niveau de difficulté d’exécution du projet de construction et d’exploitation de l’usine de batteries en Suède a été largement sous-estimé, car l’usine phare de Northvolt en Suède n’était pas capable de produire à plus de 1 % de sa capacité.
Les avancées technologiques et l’expertise opérationnelle chinoises ont été largement minimisées. Par ailleurs, le manque d’expertise du personnel, tant des cadres que des ingénieurs, des techniciens et du personnel de production, a été souligné.
Le Temps Financier rapporte maintenant que les personnes impliquées dans les négociations ont déclaré que son avenir serait probablement décidé dans les prochains jours après l’échec des négociations sur un plan de sauvetage.
Problèmes existants
Tous les problèmes exposés par le Temps Financier existait lorsque François Legault a annoncé, d’une voix émue, l’engagement « historique » de votre gouvernement.
Les hauts fonctionnaires du ministère de l’Économie ou d’Investissement Québec n’ont-ils pas procédé à un exercice d’analyse des risques et de diligence raisonnable avant de signer les engagements ? Ont-ils examiné le marché des batteries, la concurrence chinoise ainsi que les compétences et l’expérience des managers ? Ont-ils retenu les services d’experts pour examiner la qualité et la quantité de la production de l’usine suédoise ? Comment n’ont-ils pas vu ce qui a été révélé moins d’un an plus tard ? Ces mandarins ont-ils bâclé l’analyse, ont-ils été trompés comme des investisseurs novices ou, pire encore, leurs recommandations ont-elles été court-circuitées à des fins politiques ?
Les contribuables, ceux-là mêmes qui sont réellement à risque, méritent une réponse à ces questions. Nous vous demandons de tenir d’urgence des audiences publiques pour élucider ces questions et aussi d’obtenir et de rendre publiques les analyses si elles existent et les recommandations qui ont mené à ce qui pourrait être l’un des plus grands fiascos financiers de l’histoire du Québec.
Adrien Pouliot
Porte-parole de l’économie et des finances publiques
Parti conservateur du Québec