Dans une même classe, les plus jeunes sont trop souvent diagnostiqués avec des troubles de l’attention ou du langage. C’est le résultat d’une étude du groupe Epi-Phare, qui regroupe l’Agence du médicament (ANSM) et l’Assurance maladie, publiée jeudi 20 juin. Les étudiants, selon leur mois de naissance, sont trop ou pas assez pris en charge. .
Cette étude porte sur plus de 4,5 millions d’enfants âgés de cinq à dix ans scolarisés en France. Parmi eux, près de 1 % prennent des médicaments contre les troubles de l’attention et l’hyperactivité et 16 % sont suivis par un orthophoniste. Dans une même classe, plus l’enfant est jeune, plus il risque d’être diagnostiqué avec ces difficultés. Comparons deux élèves de CE1 : le premier est né en janvier, le second, un peu plus jeune, né en février, a plus de risques de débuter un traitement pour troubles de l’attention. Et le chiffre grimpe au fil des mois de naissance (mars, avril, mai, juin…), jusqu’à 55 % de risque supplémentaire pour ceux nés en décembre. La même tendance s’observe pour les prescriptions d’orthophonie.
« Un biais diagnostique »
Il n’existe cependant pas de relation directe entre le mois de naissance et ces troubles ; être né en décembre ne provoque évidemment pas d’hyperactivité ni de difficultés d’élocution. Les auteurs évoquent plutôt un « biais » et des erreurs de diagnostic. Les enfants nés en fin d’année sont plus jeunes, moins développés avec un «moins de maturation neurologique», selon l’étude. Ils peuvent donc être considérés comme “en retard” sur leurs pairs, et plus susceptibles d’être envoyés chez l’orthophoniste ou, plus grave, diagnostiqués comme hyperactifs avec des traitements inutiles. Par exemple, le Ritalin et ses effets secondaires, notamment les troubles du sommeil et de la croissance. A l’inverse, les enfants en début d’année risquent d’être sous-diagnostiqués et de ne pas être pris en charge.
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**Quelles solutions ?
Pour corriger ce biais, le système scolaire et les médecins doivent comprendre que chaque mois compte au début de la vie. Dans une même classe, certains ont vécu presque un an de plus que leurs camarades, ce qui n’est pas rien quand on n’a que six ans. L’étude recommande donc d’assouplir la date d’entrée à l’école, de répartir les enfants en groupes selon leur mois de naissance, de mieux préparer les plus jeunes avant la rentrée et, plus généralement, d’assouplir le système scolaire.
