C’est la première fois qu’une campagne de dépistage de l’insuffisance cardiaque est organisée en France, par la Société française de cardiologie. Elle a lieu le mardi 19 novembre au CHU de Toulouse puis dans une dizaine d’autres villes durant le mois de décembre.
Au total, 25 hôpitaux et cliniques ont réalisé ou vont réaliser des tests pour détecter cette pathologie qui touche deux millions de personnes et provoque 70 000 décès par an en France. L’insuffisance cardiaque peut être gérée si elle est détectée à temps.
Franceinfo a suivi l’une de ces projections à l’hôpital Saint-Joseph de Paris. Les équipes hospitalières accueillent les bénévoles dans le hall d’entrée : “Bonjour Monsieur, je suis le Docteur Jagu, quel âge avez-vous ?” Le visiteur, Frédéric, a 55 ans. « Vous sentez-vous inhabituellement fatigué ? » continue le docteur Jagu. “Oui, un peu”, répond l’homme.
Pour identifier l’insuffisance cardiaque, il existe des signes résumés par une formule. EPOF : pour l’essoufflement, la prise de poids, les œdèmes et la fatigue. Après l’entretien, Frédéric se fait prélever une goutte de sang au bout du doigt. Les équipes utilisent un nouvel appareil qui détecte la présence d’une hormone libérée dans le sang lorsque le cœur travaille trop. Un outil indispensable pour la cardiologue Annabelle Jagu.
« Les médecins ont du mal à diagnostiquer cette maladie et les patients ont du mal à se diagnostiquer eux-mêmes »
Cardiologue Annabelle Jegusur franceinfo
“La fatigue peut être une mauvaise nuit de sommeilprécise le spécialiste. La prise de poids peut être due à une alimentation excessive. Un œdème dans les jambes pourrait être une insuffisance veineuse. L’essoufflement pourrait être une bronchite… Alors, quand est-ce que je pense au cœur dans ces cas-là ? C’est très difficile.
Le résultat est rapide, une dizaine de minutes, et pour Frédéric tout va bien. Pour Marie en revanche, le test est positif. Cette petite dame de 69 ans est emmenée derrière un écran chez le cardiologue. “Cela ne veut pas dire qu’on a forcément une insuffisance cardiaque, mais cela nous alerte et nécessite de voir un cardiologue, de faire un électrocardiogramme et de mesurer le NT-proBNP…, mais cette fois par le sang”rassure le médecin.
Marie remonte à l’étage faire ses analyses au laboratoire de l’hôpital. Si son insuffisance cardiaque est confirmée, elle devra suivre un traitement : « Nous diagnostiquons parce que nous avons des solutions. Il existe des traitements, l’activité physique est indispensable. Quand on souffre d’insuffisance cardiaque, il faut faire attention au sel… »
Arrêtez de mettre du sel dans votre assiette et commencez à faire du sport, de la marche ou du vélo, pesez-vous régulièrement et suivez attentivement votre traitement. C’est ce qui est recommandé en cas d’insuffisance cardiaque.