Rencontre avec la star du design et de la décoration

En 2024, La Redoute Intérieurs fête son dixième anniversaire. Un anniversaire que la maison française célèbre en rééditant ses collaborations avec des créateurs de renom, comme Sarah Lavoine, Margaux Keller, Guillaume Delvigne, Camille Omerin et bien d’autres encore. Pour cet événement, la marque de vente par correspondance nous a invités à découvrir ses nouvelles collections, disponibles dès l’automne prochain. Nous nous sommes donc rendus à Paris dans un gigantesque showroom, situé rue Richelieu. Dans cet espace délimité par des thèmes seventies, colorés, ethniques ou encore néo-scandinaves, les meubles exposés affichent les tendances du futur.

Lors de notre visite nous avons rencontré Sarah Lavoine, fondatrice de sa marque éponyme : Maison Sarah Lavoine. La designer, architecte et décoratrice d’intérieur qu’on ne présente plus nous parle des deux luminaires qu’elle a réédités pour La Redoute, de sa marque et avec en prime quelques conseils déco.

FEMINA Pouvez-vous nous parler de votre collaboration avec La Redoute ?
Sarah Lavoine La Redoute et moi, c’est une longue histoire. C’est celui de toute ma vie, finalement, car j’ai grandi avec La Redoute. C’était une rencontre avec ma mère et ma sœur, deux fois par an, nous nous asseyions sur le lit de notre mère et récupérions le catalogue. On a choisi, on a coché ce qu’on voulait, ce qui nous plaisait. C’était un peu le Père Noël pour moi. Lors de ma première collaboration, il y a une quinzaine d’années, j’étais super contente. C’était vraiment important pour moi et nous l’avons refait il y a quelques années aussi.

J’aime cette idée que le design s’adresse au plus grand nombre, qu’il soit plus accessible par rapport à mes propres collections.

Et puis, c’est une belle aventure humaine, les équipes sont vraiment super.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos deux lampes qui seront rééditées ; quelles sont les contraintes pour atteindre des prix abordables ?
Oui, c’est vrai mais la qualité ne doit pas baisser ! C’est vrai qu’on a beaucoup travaillé sur les finitions, sur le choix des tissus, sur les verres, sur le métal… Je suis très contente du résultat. J’aime beaucoup le lampadaire de couleur verte, il adoucit beaucoup son aspect. La première fois, nous l’avons fait uniquement en noir. Là, j’ai désormais une préférence pour la nouvelle déclinaison.

Dans vos interviews, on peut lire que vous aimez beaucoup la couleur…
Oui bien sûr. De la couleur, mais aussi du noir et du doré. En fait, c’est l’association et le mélange des matières, les textures mates et brillantes, des choses qui me tiennent à cœur. Et là, je trouve que la lampe est très réussie dans cette couleur.

Selon vous, quels sont les meilleurs endroits pour placer ces lumières ?
Je pense que le lampadaire aurait fière allure dans un salon. Il n’est pas trop imposant, on peut donc facilement le mettre en angle. Et la lampe peut être posée sur un bureau ou sur un chevet. Mais franchement, le lampadaire peut être utilisé dans de nombreux endroits. Il est très facile de s’entendre avec lui.

Maison Sarah Lavoine x La Redoute Intérieurs, collection disponible cet automne 2024. © LA REDOUTE

Lorsque vous créez, quel est votre premier réflexe pour trouver l’inspiration ?
Pour moi, tout tourne autour de cette source d’inspiration.

Je me nourris de beaucoup de choses, des voyages notamment, des pays que j’aime, des cultures d’Afrique, du Maroc, d’Asie.

Mais l’inspiration peut aussi venir d’un tableau, d’une œuvre de Rothko, d’une association de couleurs, ou de photos. J’ai besoin de voir, d’observer et de bouger.

Dans la mode, les créateurs prennent souvent les matériaux comme point de départ, appliquez-vous les mêmes processus au design ?
Non, je ne commence pas par les sujets. Je développe mes lignes à partir d’un thème. La dernière fois, nous avons réalisé une collection de pigments avec Ressources Peintures (ndlr : maison d’édition de peintures et papiers peints). Je suis allé en Suède où chaque grange a sa propre couleur et sa propre fonction. Et c’est donc à partir de là que je suis parti pour construire mon thème. Prochainement, nous ferons une collection sur Tanger. Vous voyez, ce sont des lieux qui m’inspirent et d’où viennent ensuite la couleur, puis les matières.

Commencez-vous par des croquis au crayon ?
Non, je commence plutôt par des mood boards avec des images d’inspiration, des couleurs et des matières découpées.

Retour à la couleur. Comment est née votre « Sarah Bleue » ?
Au début, je l’ai vu en Inde, sur le sari d’une femme, dans un champ. C’était magnifique, entre bleu et canard. Je l’ai choisi pour faire de mon logo, une identité de marque. Et puis, petit à petit, enfin, comme ça me plaisait beaucoup, je l’ai mis sur des assiettes, puis sur du velours. Ce bleu est devenu la signature de ma marque.

Comment s’assurer que ce Sarah Blue ne change pas d’une texture à l’autre ?
C’est un travail très nuancé. Parce qu’il est bleu et vert à la fois, il ne réagit donc pas du tout de la même manière selon la matière. En effet, c’est compliqué de rester très fidèle à ce pigment.

En fait c’est presque du sur mesure pour chaque sujet ?
Exactement.

Quels conseils pourriez-vous donner aux personnes qui souhaitent intégrer une tendance alors que l’on a peut-être un intérieur plus classique ou au contraire très coloré ?
L’important est de trouver le bon équilibre et de ne pas opter pour le total look. Ici, c’est très beau (ndlr : dans le showroom de La Redoute), mais c’est pour montrer une ambiance. Moi, je suis plutôt dans le mélange, les associations de choses.

Je ne suis pas vraiment fan des tendances. J’aime quand le temps passe et que les styles et les époques se confondent. Alors avant tout, il faut s’amuser.

Existe-t-il des erreurs de goût ?
Non, je ne pense pas qu’il y ait d’erreurs de goût. Ce qui compte c’est de se sentir bien chez soi. Et si vous avez un coup de coeur, il faut se faire confiance et foncer. Il faut se faire confiance.

Pour oser une nouvelle tendance chez soi, quel est le meuble le plus simple à expérimenter ?
Avec un petit fauteuil, un pouf, on ne prend pas trop de risques. Ce n’est pas le cas d’un canapé, avec lequel on restera plus classique car c’est une grande pièce. Mais on peut s’amuser avec des accessoires, comme un bout de canapé, c’est facile.

Et dans nos intérieurs, quel est l’espace idéal ?
Dans le salon, c’est bien pour tester une nouvelle tendance.

Maison Sarah Lavoine x La Redoute Intérieurs, collection disponible cet automne 2024. © LA REDOUTE

Etes-vous d’accord avec cette règle qui interdit le rouge dans une chambre ?
Oui le rouge, je l’évite sinon il faut l’associer au calme, comme le blanc. C’est par petites étapes, vous pouvez. J’ai réalisé une chambre blanche et rouge pour mon fils et ça a très bien fonctionné.

Dans votre boutique en ligne, il existe une rubrique prêt-à-porter. N’est-ce pas trop compliqué de gérer la décoration d’intérieur et la mode ?
Nous avons vraiment essayé de faire en sorte que Sarah Lavoine devienne une marque lifestyle mondiale. Alors, on fait du prêt-à-porter, de la maroquinerie, un peu de beauté, du mobilier, de l’art de la table. Donc c’est beaucoup, c’est lourd à gérer car il y a beaucoup de références. Mais c’est ça qui fait partie de l’univers de cette maison : qu’on puisse acheter une paire de baskets, un jean, un canapé, une lampe.

Ce qui me plaît dans le développement de cette marque, c’est d’aller encore plus loin dans tous les segments.

Enfin, vous proposez des solutions…
Oui, des choses essentielles, confortables, de qualité et qui ne se démodent jamais.

Comment avez-vous réussi à vous implanter dans ce milieu plutôt masculin ?
C’est donc un milieu assez masculin lorsqu’il s’agit de chantier et d’aménagement intérieur. La décoration reste tout de même assez féminine. Après, en tant que chef d’entreprise, c’est plutôt un milieu masculin, mais ça va.

Vous n’aviez pas besoin de taper du poing sur la table ?
Non franchement, avec le sourire, au contraire, ça se passe mieux.

Maison Sarah Lavoine x La Redoute Intérieurs, collection disponible cet automne 2024.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Quelles sont les erreurs à ne pas commettre en mangeant en été ? – .
NEXT A Douarnenez, avec Cyrille Lagrange, le moustique tigre n’a qu’à se méfier