C’est un fait : « une majorité de ces patients souffrent de troubles sexuels majeurs », constate Jean-Michel Huet, psychanalyste et sexologue à Paris et Pouillenay (Côte d’Or). Avec « un impact profond sur leur vie même si, dans la plupart des cas, le sujet n’a jamais été abordé avec leur médecin ou thérapeute ». Elle est donc considérée comme secondaire. Dans le cadre de son parcours universitaire, le thérapeute a réalisé une étude auprès de 800 patients souffrant de TCA. Sa conclusion ? « Par rapport aux autres patients, notamment chroniques, ces derniers rapportent la sexualité la plus perturbée et la plus insatisfaisante ! »
Quelles explications ?
Il cite deux raisons principales à cette observation :
– La relation aux autres : « contrairement à ce que l’on pense, le TCA représente moins une maladie de l’alimentation que des relations ». Il explique : « Les êtres humains communiquent entre eux notamment par l’alimentation. Ce qui fait que les patients concernés voient leurs relations très limitées » ;
– Le rapport au corps : « notamment avec le corps nu, qui est très compliqué quand on souffre d’un TCA », poursuit Jean-Michel Huet. « Alors nous ne nous présentons pas. Sans compter que lorsqu’on est très mince, tout un tas de fluides corporels ne fonctionnent pas bien. Et selon les cas, la peau paraît plus sèche, squameuse ou plus grasse. Ce qui ne favorise pas non plus une bonne image de soi ou l’érotisme… »
Quel conseil?
Le spécialiste refuse toutefois tout fatalisme. « Les ATC peuvent effectivement être guéris », tient-il à souligner ! « Et leur traitement améliore la vie sexuelle des patients concernés. Tout comme le rapport à son propre corps. Le sujet doit encore être abordé en concertation. « Il faut en parler », conseille-t-il au patient mais aussi aux thérapeutes.
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Source : Destination Santé
