Cette revue systématique et méta-analyse de 14 études de recherche réalisées dans 7 pays précisent les effets de la pratique de la pleine conscience par les infirmières sur les niveaux d’anxiété et de stress. « La profession est majoritairement composée de femmes et elle souffre des inégalités professionnelles entre les sexes. Et comme si les conditions de travail stressantes ne suffisaient pas, nombreuses sont celles qui doivent également s’occuper des tâches ménagères et d’autres tâches domestiques culturellement assignées aux femmes. Le burn-out est donc de plus en plus fréquent chez les infirmières », note l’auteur principal Karen de Oliveira Santana, spécialiste en santé mentale et psychiatrie à la Faculté de médecine de l’Université de São Paulo.
« Le nombre d’études robustes sur le stress et l’anxiété chez les infirmières et leur recours croissant aux pratiques de pleine conscience est important, et nous avons réalisé à quel point il était important d’explorer l’utilisation de ce type « d’intervention pour gérer l’anxiété dans cette profession ».
pleine conscience consiste à concentrer son attention sur le moment présent, à percevoir ses sentiments, ses pensées et ses expériences sensorielles sans les juger. La pleine conscience utilise ainsi la méditation, mais aussi des exercices de respiration et diverses autres techniques pour améliorer cette conscience de soi. La pleine conscience aide ainsi à faire une pause entre le stimulus et la réponse et à réfléchir avant d’agir. La respiration consciente et la méditation favorisent la relaxation physique et mentale, soulageant l’anxiété et le stress.
L’étude qui s’est finalement concentrée sur un total de 818 infirmières, a conclu que la pleine conscience est efficace dans
réduire le niveau de stress et d’anxiété des infirmières, précisément de 36% pour l’anxiété et de 48% pour le stress.
Des programmes de pleine conscience devraient donc être proposés aux professionnels de santé. Toutefois, soulignent les chercheurs, cet accès à la pratique de la pleine conscience par le personnel soignant ne devrait pas diminuer l’urgence d’améliorer les conditions de travail.
« Nous devons également nous attaquer aux causes de l’épuisement professionnel », notamment l’enchaînement des postes et les longues heures de travail, l’exposition constante à la maladie, le manque de reconnaissance et de développement professionnel et les bas salaires.
