Annecy 2024, ces 6 films ont ravi nos journalistes

C’est donc Adam Elliot et son film « Mémoire d’un escargot » qui remporte cette année le Cristal du long métrage. A cette occasion, nos journalistes vous ont concocté une sélection d’autres pépites (courts et longs métrages) à ne pas manquer cette année au Festival du film d’animation d’Annecy.

La sélection de Laurine Chiarini :

Quelle joie, à chaque sortie, de découvrir la dernière création de Jean-François Laguionie, poète-cinéaste à qui l’on doit notamment « Louise en hiver » et « Le Voyage du Prince ». Reconnaissable entre mille, son coup de pinceau donne vie à une histoire vraie, celle du réalisateur sur sa jeunesse.

Dans les années 1950, François, 11 ans, vivait avec ses parents sur les bords de Marne. Son père, personnage taciturne à la manière de Jean Gabin, entreprend dans le jardin la construction d’une réplique du voilier de Joshua Slocum, marin célèbre pour un tour du monde en solitaire en 1895. Captivé par le journal de bord de Slocum, François est juste autant par la construction du bateau, allégorie d’un voyage initiatique et d’aventure dans lequel s’embarque toute la famille.

« La veste rose »

«La veste rose» de Monica Santos
© Cour supplémentaire

Antonio Rosa Casaco était inspecteur de la PIDE, la police politique du régime de Salazar au Portugal dans les années 1970. Son nom signifie veste rose, protagoniste principal de ce court métrage du réalisateur Monique Santos présenté dans le cadre de l’hommage à l’animation portugaise, à l’honneur en 2024. Chantée par un chœur de voix d’enfants, cette histoire commence dans une armoire bien rangée au milieu de laquelle trône la veste rose.

En politique, une veste peut être un véritable atout : elle se retourne, se modifie pour s’adapter à l’air du temps et permet de cacher des atouts dans sa manche. Tourné en pixellisation, une technique de stop motion, cette histoire aux images acidulées dépeint avec une inventivité sauvage un chapitre sombre de la dictature portugaise.

« Spéciaux de minuit : WTF2024 »



Offres spéciales de minuit : WTF2024
© WTF2024

Très attendue par des hordes d’étudiants en animation (mais pas que), la soirée spéciale WTF, acronyme anglais moins poli de « f-ain ! Mais qu’est-ce que c’est ???” est l’un de ceux qui se vendent le plus rapidement. 15 courts métrages complètement fous venus du monde entier sont présentés par deux sélectionneurs déguisés.

Au hasard et dans le désordre, on croise le désamour d’un écolier pour le gâteau aux carottes, une jeune femme donnant naissance à une mer de nouilles instantanées ou encore l’histoire rappée de Jean-Mi, amoureux de la serveuse du restaurant. Asiatique de son quartier et masseuse érotique. Entre délires existentiels et messages militants, le programme part dans tous les sens, pour le plus grand plaisir d’un public surchauffé.

La sélection de Marine Guillain :


« Flow » de Gints Zilbalodis

« Flow » de Gints Zilbalodis
©Annecy 2024

L’eau était partout dans cette édition 2024 : dans le teaser, sur l’affiche, dans les longs métrages (« La Tempête », « Slocum and Me », « Gill ») ou dans les courts métrages (« Papillon », « Le chant des sirènes »). ) – pour ne donner que quelques exemples. Dans « Flow », du letton Gints Zilbalodisl’eau inonde la Terre, obligeant un chat et quelques autres animaux à se réfugier sur un voilier, devant apprendre à s’adapter à ce nouvel environnement et à vivre avec leurs différences…

Dès les premières minutes, « Flow » captive les sens et entraîne le public dans son univers plein de mystère, de magie, de tension et de poésie. Pas de dialogue, mais un travail sonore très impressionnant. Un appareil photo plein de vie, des clichés d’une beauté et d’émotions époustouflantes. A mi-chemin du film (lire la critique complète ici), on avait déjà envie de le revoir.


« Sauvages ! » par Claude Barras

« Sauvages ! » par Claude Barras
© Frenetic Films AG

Huit ans après «Ma vie de courgette», Valais Claude Barras revient raconter au public l’odyssée de l’adolescente Kéria, de son jeune cousin Selai et du bébé orang-outan Oshi à travers la jungle de Bornéo. En tentant de rejoindre le village de Selai au cœur de la forêt ancestrale mais menacée, tous les trois vont se heurter au conflit entre les habitants et les sociétés forestières.

Après le décor d’un foyer pour enfants dans son premier long métrage, le travail en stop motion de Claude Barras et de son équipe réalisé sur chaque détail de la nature riche et luxuriante est étonnant : cascade, feu, jeux d’ombres et de lumières ravissent nos mirettes. A la fois conte familial, récit initiatique et fable écologique, « Sauvages » (lire la critique complète ici), aborde avec intelligence, humour et délicatesse les thèmes de la transmission entre générations et de la déforestation.

“Papillon”


« Papillon » de Florence Miailhe

« Papillon » de Florence Miailhe
© Sacrebleu Productions, XBO Films

Lors de sa dernière baignade, les souvenirs d’un homme remontent à la surface. De ses tout premiers contacts avec l’eau enfant, s’ensuivront des baignades entre amis en Algérie, sa première victoire en compétition, les championnats de France par équipes, sa rencontre avec Paule, sa future épouse également nageuse, la naissance d’un enfant… Mais aussi la guerre, les Jeux olympiques de Berlin sous l’occupation allemande, les camps de concentration…

Cet homme est Alfred NakacheNageur juif au parcours incroyable que le cinéaste Florence Miailhe (« La Traversée ») raconte avec brio en seulement 14 minutes. Réalisé à la peinture à l’huile sur toile, « Papillon » impressionne par la fluidité des images qui se succèdent au fil de l’eau, et émeut par son histoire poignante. Le film a reçu l’Ours de cristal du meilleur court métrage à la Berlinale, avant de recevoir le Prix André Martin à Annecy.

Plus d’informations sur l’édition 2024 du Festival du film d’animation d’Annecy

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