En effet, le nombre d’infections par ce virus transmis par les tiques a augmenté en Europe. À l’automne 2023, Santé publique France a signalé son identification chez une espèce de tique invasive établie dans le sud du pays. Qu’avez-vous besoin de savoir?
Qu’est-ce que la fièvre du Congo ?
C’est une maladie qui touche aussi bien les animaux, notamment les bovins, que les humains.
Plus précisément dénommée « fièvre hémorragique de Crimée-Congo », elle est provoquée par un virus généralement transmis par les piqûres de tiques. Il s’agit de la tique « Hyalomma marginatum », aux pattes rayées et d’une taille particulièrement importante – près d’un centimètre – qui peut transmettre le virus d’un individu ou d’un animal à un autre, via le sang. qu’elle a absorbé.
La « fièvre hémorragique Crimée-Congo » est provoquée par un virus généralement transmis par les piqûres de tiques « Hyalomma marginatum », aux pattes rayées.
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La plupart du temps, une personne infectée présente peu ou pas de symptômes, qui s’apparentent à une petite grippe. Mais la maladie peut parfois dégénérer en « fièvre hémorragique », avec saignements incontrôlés. Elle peut alors être mortelle dans 10 à 40 % des cas, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Aucun traitement
Ce risque doit cependant être relativisé car il dépend largement de l’état du système de santé, très variable entre pays riches et pays en développement.
Par ailleurs, aucun traitement ne s’est réellement révélé efficace contre cette maladie. Il n’y a donc guère d’autre choix que de le laisser suivre son cours tout en cherchant à apaiser les symptômes.
Pourquoi en parle-t-on maintenant ?
Ce virus a été détecté à deux reprises en France ces derniers mois. D’abord dans les Pyrénées-Orientales, fin 2023, puis en Corse, début 2024. Jusque-là, malgré la présence avérée de tiques géantes dans plusieurs départements, rien n’indiquait que le virus était présent en France.
Pourtant, la maladie circule depuis des décennies en Afrique, au Moyen-Orient et dans les Balkans. A la frontière entre ces dernières régions, la Turquie a été particulièrement touchée, avec parfois un millier de cas par an. Mais, comme pour d’autres maladies comme la dengue, le virus est désormais présent dans des pays où il était auparavant absent. Quelques cas humains de fièvre du Congo ont été enregistrés en Espagne depuis une dizaine d’années.
« Il a été prouvé que le changement climatique est l’un des facteurs favorisant la circulation du virus », rappelle une étude publiée en 2023 dans la revue Emerging Infectious Diseases.
Quel risque en France ?
Le virus n’a pour l’instant été repéré en France que chez des tiques géantes. Un seul cas de fièvre hémorragique a été enregistré dans le pays, et le patient l’avait clairement contractée à l’étranger.
Il n’en reste pas moins que “le fait d’avoir détecté ce virus chez des tiques dans le sud de la France laisse encore présager une possibilité d’émergence de cette maladie dans les années à venir”, a prévenu la vétérinaire Laurence Vial la semaine dernière, lors d’un point presse de l’ANRS, une agence de recherche spécialisée dans les maladies infectieuses.
La perspective à court ou moyen terme ne serait pas une épidémie majeure, mais « peut-être comme en Espagne avec quelques cas par an », suggère Laurence Vial, qui a participé à la détection récente du virus en France.
Comment s’y préparer?
Même si le risque de transmission à l’homme est pour l’instant jugé faible sur le territoire français, les autorités sanitaires appellent déjà aux précautions de bon sens. “Le principal moyen de se protéger contre la fièvre hémorragique de Crimée-Congo est d’éviter les piqûres de tiques en adoptant des mesures de protection individuelles, au printemps et en été, dans les lieux où la tique est installée”, souligne l’agence Santé publique France.
