A la distillerie Officine, située à Colmar, nous aimons les expériences originales. Pour préserver son gin, l’entreprise a déjà testé plusieurs procédés de vieillissement : en amphore, en tonneau ou même en immersion. Cette fois, c’est en altitude, au pied du Mont Blanc : “Nous l’avons grimpé à 3 613 mètres d’altitude» déclare Baptiste Kirchhoffer, directeur de la distillerie. Nous y sommes allés entre amis et avons assemblé des amphores en terre cuite, fabriquées en Alsace par la faïencerie Doller à Gewenheim. Nous les avons installés sur le balcon du refuge des Cosmiques pour qu’ils puissent respirer le bon air de la montagne.
L’objectif est enrichir les arômes et le caractère du spiritueux, il explique: “améliorer la texture et l’harmonie du goût. Nous travaillerons sur la micro-oxygénation, les pressions atmosphériques…” Pour le moment aucune étude scientifique ne montre que l’altitude favorise le vieillissementmais Baptiste Kirschoffer s’est inspiré deexpériences de plusieurs restaurateurs installé sur les hauteurs : «Certains avaient des caves de restaurant en altitude, et ils ont remarqué que cela permettait d’améliorer le produit, de le rendre plus rond, plus savoureux.
Les amphores seront récupérées à la rentrée de septembre. Le distillateur espère un résultat surprenant : «J’espère que cela apportera un vrai plus, après le but était aussi de découvrir et valoriser le travail de tous les artisans, le céramiste, les gardiens du refuge. C’était un défi entre amis, un voyage pour rêver et faire rêver avec ce type d’expérience..»
Le gérant de cette petite distillerie aime les expériences insolites : il y a deux ans, il envoyait déjà trois tubes à essai de 100 millilitres de gin dans la stratosphère, à 32 kilomètres de la terre.
