L’ESSENTIEL
- La thérapie cognitivo-comportementale contre l’insomnie pendant la grossesse peut améliorer les habitudes de sommeil, mais également traiter la dépression post-partum.
- Une étude montre en effet que les femmes enceintes ayant bénéficié d’une TCC présentent par la suite moins de symptômes de dépression post-partum.
- Les chercheurs estiment donc que la thérapie cognitivo-comportementale contre l’insomnie pendant la grossesse est bénéfique.
Développé au 20e siècle, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est une intervention thérapeutique qui cherche à identifier les pensées, les comportements et les habitudes qui contribuent aux troubles psychiatriques. Face à l’insomnie par exemple, ce traitement consiste à remettre en question ou reformuler des idées fausses et à restructurer ses habitudes afin d’améliorer la qualité du sommeil.
Des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique ont voulu savoir si cette méthode, utilisée contre l’insomnie, pouvait aussi aider à lutter contre la dépression post-partum.
Dépression post-partum : la TCC réduit les risques pour les femmes enceintes
Pour répondre à cette question, l’équipe a réuni 62 femmes enceintes (entre 12 et 28 semaines) souffrant d’insomnie. La moitié a reçu une thérapie cognitivo-comportementale, l’autre moitié a servi de groupe témoin.
Des questionnaires évaluaient leurs symptômes de troubles du sommeil et de dépression au début et à la fin de l’expérience, puis 6 mois après l’accouchement.
L’analyse des données, publiée dans le numéro d’octobre de la revue Journal des troubles affectifsmontre que les femmes qui ont reçu une TCC pour insomnie pendant leur grossesse présentaient beaucoup moins de symptômes de dépression post-partum après l’arrivée du bébé que les autres mères.
TCC : rendre ce traitement plus accessible aux femmes enceintes
«Nous avons constaté que la thérapie cognitivo-comportementale pendant la grossesse améliorait considérablement le sommeil et réduisait les symptômes dépressifs post-partum chez les participantes», explique le Dr Elizabeth Keys, co-auteur de l’étude. « Ces résultats sont extrêmement encourageants pour tous ceux qui ont eu des difficultés au cours des premières semaines et des premiers mois avec leur nouveau-né. »
Face aux résultats prometteurs de la TCC sur les femmes enceintes, le scientifique appelle à développer ce type de thérapie. « Il est temps d’explorer comment nous pouvons rendre ce traitement plus accessible aux femmes enceintes à travers le pays, dans le but d’améliorer l’équité en matière de santé du sommeil. » assure-t-elle dans un communiqué.