« On sait depuis toujours que les grandes épidémies trouvent souvent leur origine dans le monde animal »

« On sait depuis toujours que les grandes épidémies trouvent souvent leur origine dans le monde animal »
« On sait depuis toujours que les grandes épidémies trouvent souvent leur origine dans le monde animal »
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La médecin spécialiste en immunologie Brigitte Autran, présidente du Covars, en 2022. VINCENT COLIN

Depuis dix ans, l’Organisation des Nations Unies (ONU), à travers l’Organisation mondiale de la santé (OMS), tente d’imposer le concept de « One Health ». Cette notion met en évidence l’interdépendance de la santé humaine, animale et écosystémique. Popularisé éphémèrement lors de l’épidémie de Covid-19, il peine à s’imposer dans les politiques publiques et l’opinion publique. Il suffit cependant d’eau stagnante – idéale pour les moustiques – et une épidémie de paludisme peut se développer. La déforestation, la forte urbanisation et les chauves-souris perturbées peuvent contaminer les mammifères. Une surutilisation des antibiotiques et des virus résistants font leur apparition. L’environnement, la santé et la société sont étroitement liés. Comment pouvons-nous faire avancer l’idée de « One Health » ? Brigitte Autran dirige le Covars, un comité scientifique indépendant créé à la fin de la loi d’urgence sanitaire, en soutien du ministre de la Santé et de la Recherche et du Premier ministre, pour les aider à anticiper les risques sanitaires.

Comment est née la notion de One Health ?

Le Covid a mis en évidence que 75 à 80 % des infections émergentes chez l’homme sont d’origine animale. Pour mieux anticiper ce risque, il est nécessaire de disposer d’une analyse conjointe et parallèle des pathologies susceptibles d’émerger du monde animal et de se transmettre à l’homme. Le Covid-19 en a été une illustration, puisque l’on sait que le virus est apparu chez la chauve-souris. Le gouvernement a donc estimé qu’il était très important d’inclure ce concept de « One Health » dans les missions Covars.

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Les premières interactions entre l’homme et l’animal sont extrêmement anciennes, et l’on sait depuis toujours dans l’histoire des maladies que les grandes épidémies prennent souvent leur origine dans le monde animal. Par exemple, les épidémies de peste telles que nous les connaissons depuis l’Antiquité. Cette réalité a été mise en lumière au début du XXIee siècle avec plusieurs épidémies majeures comme le SRAS [syndrome respiratoire aigu sévère]en 2002-2004, MERS-CoV [coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient]en 2012, des épisodes pandémiques de grippe provenant des oiseaux ou du monde animal… Ce concept de One Health s’est progressivement mis en avant.

La crise du Covid-19 a-t-elle accéléré la prise en compte de ces interactions ?

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