Lors du lancement de l’émission RTS Infrarouge mercredi soir, tout nous semblait normal. Mais en y regardant de plus près, quelque chose n’allait pas. La RTS aurait-elle osé un débat politique avec un faux Alexis Favre et de faux invités ? Nous allons vous l’expliquer.
Mercredi soir, l’émission Infrarouge de la RTS nous a peut-être donné un petit avant-goût de l’avenir en organisant un débat politique entièrement orchestré par l’intelligence artificielle.
Les téléspectateurs ont été accueillis par un Alexis Favre synthétique, entouré d’une fausse Céline Amaudruz (UDC) et d’une réplique numérique de Samuel Bendahan (PS). Et oui, vous avez bien lu ; ce débat politique était à 100% un « deepfake ».
Deepfake, kezako ?
Un deepfake, ou hyperfake, est une technique de synthèse multimédia utilisant l’intelligence artificielle pour manipuler des fichiers vidéo ou audio existants. La vidéo deepfake remplace le visage, la voix ou le corps d’une personne dans une séquence vidéo existante par celui d’une autre personne, de manière réaliste. Cela permet par exemple de faire dire à une célébrité des choses qu’elle n’a jamais dites.
Et devinez de quoi ont débattu ces avatars de personnalités francophones ? Deepfakes ! La RTS a en effet procédé à une véritable mise en abyme des enjeux, en permettant à de « faux » politiciens d’aborder des sujets brûlants comme la sécurité, la démocratie et les défis posés par ces technologies.
« L’idée que quelqu’un puisse usurper mon identité pour me faire dire des choses que je n’ai jamais dites me semble effrayante »
Une phrase prononcée par la fausse Céline Amaudruz.
Le making-of nous révèle que chaque mot, visage et voix du débat a été généré par l’IA, avant d’être incrusté numériquement sur les trois acteurs jouant les rôles des invités et d’Alexis Favre.
« La machine n’a pas réussi à capturer notre essence… mais pour combien de temps encore ?
Le vrai Samuel Bendahan.
Céline Amaudruz avoue que, bien que troublant, le manque d’émotion humaine restait palpable. « Dans un débat politique, il faut partager des émotions », a-t-elle souligné.
Une question reste encore à résoudre, et même l’intelligence artificielle ne peut pas encore la prédire : quel est le rôle des États dans la régulation des deepfakes, et dans quelle mesure les géants de la tech doivent-ils être tenus pour responsables ?
Le débat politique 100% faux sur la RTS
Vidéo: Watson
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source : Jérémy Pomeroy
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Est-ce qu’on vous donne une dose de technologie ?
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