Dany Laferrière a-t-il été agressé ? – .

Dany Laferrière a-t-il été agressé ? – .
Dany Laferrière a-t-il été agressé ? – .

« Agression émotionnelle » ! « Brutalisé » ! « Un scandale » ! Mais que s’est-il passé dans la vie de Dany Laferrière le 14 avril dernier ?

Quand j’ai lu ces mots qui faisaient allusion à des actes de violence, j’ai cru que notre écrivain préféré, membre de l’Académie française, avait été frappé ou craché au visage dans une ruelle sombre de la métropole.

Mais en fait, il a été simplement… interviewé à Radio-Canada… sur un sujet dont il ne voulait pas aborder.

Désolé de le dire ainsi, mais je ne savais pas que Monsieur Laferrière était si fragile.

Comment faire une entrevue à Radio-Canada sans se fatiguer

Camille Robitaille, l’agent littéraire de l’écrivain Dany Laferrière, a porté plainte à Radio-Canada parce que, lors du Salon du livre de Paris, un journaliste de RDI a interviewé l’écrivain et lui a demandé de commenter la situation en Haïti. Le problème était que l’agent s’était entendu au préalable avec le recherchiste de l’émission et qu’ils avaient convenu que Laferrière ne voulait parler que de littérature.

Personnellement, j’ai toujours un problème lorsque des invités me disent qu’ils ne veulent pas discuter de tel ou tel sujet, mais quand on s’accorde sur des sujets interdits, il faut respecter cet accord. Dans ce cas, l’information (plutôt cruciale) n’a pas été transmise à l’animateur qui a posé les questions.

  • Écoutez le commentaire de Rémi Villemure au micro de Sophie Durocher via QUB :

Je comprends que Dany Laferrière n’ait pas voulu parler d’Haïti, du moins pas en 60 secondes et d’ailleurs dans le cadre d’une entrevue où il voulait parler de livres.

Mais le langage utilisé par son agent pour décrire ce qui lui est arrivé est complètement exagéré. Elle dénonce des « violences commises sur » son client.

« Il a été brutalisé. Il a été tellement interloqué par la question qu’il a dû retirer ses écouteurs afin de mettre fin à l’agression émotionnelle”, a-t-elle écrit. « La violence l’emportera toujours sur la culture. (…) Nous pensons que la rédaction, habituée à communiquer de manière claire et directe, a traité notre demande initiale avec désinvolture et manque de respect.

Photo fournie par Jean-François Paga

Et elle parle sans détour de « l’indignation subie par M. Laferrière, sur les ondes de RDI ».

Euh… calmons-nous ! M. Laferrière est un grand écrivain, on est d’accord là-dessus. Mais je ne sais pas dans quel univers poser des questions non sollicitées à un invité est considéré comme de la brutalité et une agression émotionnelle. Allons-nous devoir émettre des « avertissements de traumatisme » à nos invités avant de leur parler maintenant ?

Le médiateur s’exprime

La raison pour laquelle on sait tout cela, c’est que l’ombudsman de Radio-Canada, qui a reçu la plainte de Mme Robitaille, vient de rendre une décision. » L’entretien avec l’écrivain Dany Laferrière, diffusé le 14 avril 2024 dans l’émission D’abord les infos du week-enddiffusé sur ICI RDI, a violé les normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada en matière d’équité ainsi que de déroulement et d’utilisation de l’entrevue.

Oui, il n’est pas bon de poser une question à un invité sur un sujet qu’il a clairement indiqué vouloir éviter.

Mais ce n’est pas une raison pour parler de violence, d’indignation ou de brutalité.

S’il y a quelqu’un qui connaît l’importance d’utiliser le bon mot, c’est bien un illustre membre de l’Académie française, non ?

 
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