cinq personnes condamnées à des peines de prison avec sursis

cinq personnes condamnées à des peines de prison avec sursis
cinq personnes condamnées à des peines de prison avec sursis
Bastien Vivès, le 30 août 2021, à Paris. JOËL SAGET / AFP

« Peine de mort pour les pédophiles », “nous aurons votre peau” : cinq personnes ont été condamnées à Paris, jeudi 13 juin, à des peines de prison avec sursis de deux à sept mois pour avoir menacé de mort ou de violences contre l’auteur de bande dessinée Bastien Vivès.

Les cinq prévenus, trois hommes et deux femmes âgés de 21 à 31 ans, devront également verser 500 à 1.000 euros chacun au créateur, pour son préjudice moral, plus 500 euros pour ses honoraires d’avocat, a ordonné le tribunal correctionnel. Ils sont apparus pour des messages postés sur les réseaux sociaux, pour la plupart en décembre 2022.

L’auteur, présent à l’audience, au cours de laquelle il n’a pas pris la parole, était à l’époque l’objet d’une vive polémique, plusieurs de ses œuvres étant accusées d’être “pornographie enfantine”. La polémique et les menaces reçues par l’auteur conduisent le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême à annuler l’exposition qui devait lui être consacrée. Pour le représentant du parquet, ces menaces en ligne sont d’autant plus intolérables qu’elles peuvent inciter d’autres internautes à ” Prendre part “.

« Si vous considérez que les publications de Bastien Vivès sont discutables, vous avez le droit de le dire, mais pas de le menacer de mort ! », s’est-elle exclamée à l’attention des prévenus. La plupart ont cependant reconnu à la barre qu’ils n’avaient pas vraiment lu les ouvrages en question.

Lire le portrait | Article réservé à nos abonnés Bastien Vivès, les ambivalences d’un surdoué de la bande dessinée

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“J’ai été aveuglé par ce que je lis sur Internet, c’est stupide”a expliqué l’un d’eux, qui avait envoyé au concepteur une image de balles de Kalachnikov, avec la mention en anglais « Remède contre la pédophilie ». « J’ai suivi un mouvement. Je ne connaissais pas du tout ses bandes dessinées.en reconnut un autre, qui avait écrit « Peine de mort pour les pédophiles ».

Un étudiant des Beaux-Arts a reconnu avoir « dépasse les limites » en envoyant, en 2020, un message formulé “toi et tous les prédateurs comme ça, on va vous couper les couilles”. “C’était une photo”, s’est-elle défendue devant le tribunal. La jeune femme a expliqué qu’à l’époque elle était bouleversée par des actes d’inceste dont un de ses proches avait été victime. Et qu’elle était “déchu” sur l’album Bastien Vivès, Petit Paulavec « un enfant de six ou sept ans qui a un pénis de 50 centimètres et qui se livre à des actes sexuels avec des adultes ».

Les plaintes concernant cet album ont été rejetées, a relevé à ce propos l’un des défenseurs de l’auteur, l’avocat Richard Malka. Une enquête préliminaire pour diffusion d’images pédopornographiques est également en cours depuis début 2023 au parquet de Nanterre, mais n’a toujours pas donné lieu à des poursuites, a-t-il ajouté. Et quoi que ce soit, « Même s’il avait été condamné à deux cent cinquante ans de prison pour pédophilie, cela ne justifie pas des menaces de mort »» a affirmé l’avocat.

Suivez la rumeur

Une autre jeune femme a écrit « Bastien Vivès, on aura ta peau, salaud » sur X – réseau qu’elle utilisait “comme un journal”. Elle a expliqué qu’elle se sentait “blesser” par un dessin de Bastien Vivès qu’elle a trouvé “homophobe”mais a admis ne pas avoir lu ses bandes dessinées.

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Plutôt que des menaces de mort, a soutenu son avocate Emma Eliakim, il faut voir dans cet acte une volonté de “Annuler” l’auteur, au sens de « annuler la culture » : il s’agissait d’affirmer que Bastien Vivès n’avait pas sa place “dans l’espace public”d’après elle.

En la matière, Bastien Vivès est un peu “l’arroseur a arrosé”a relevé un autre avocat de la défense, Denis Hubert, qui a rappelé que le caricaturiste avait été vivement critiqué pour avoir lancé sur Facebook, sous un pseudonyme, des appels à la violence contre la caricaturiste féministe Emma.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés « Bastien Vivès est considéré comme un délinquant sexuel, il est traité comme un personnage de ses bandes dessinées, tant la frontière est floue entre réalité et fiction »

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En décembre 2022, le designer « a fini par s’excuser sans enthousiasme, en disant que les réseaux sociaux l’avaient rendu stupide », a observé l’avocat. Son client, a-t-il souligné, est dans la même situation : « Il se contentait de suivre la rumeur comme un mouton, sans la vérifier. »

Le Monde avec l’AFP

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