Ce ne sont là que quelques cas isolés, mais la machine s’est déchaînée. Depuis fin mars, les Etats-Unis sont confrontés à une inquiétante propagation du virus de la grippe aviaire dans les élevages laitiers. Ce sont désormais douze États qui ont enregistré la maladie avec un dernier cas dans l’Idaho, troisième producteur laitier du pays.
Des cas qui ne s’arrêtent pas aux seules vaches laitières, les ouvriers agricoles des exploitations contaminées ayant également contracté la maladie. Désormais au nombre de trois après un cas dans le Michigan, les travailleurs concernés ont présenté des symptômes allant de la conjonctivite aux problèmes respiratoires. Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) a confirmé une adaptation du virus aux mammifères, mais se veut rassurant. “Le virus détecté chez un humain dans le Michigan conforte la conclusion du CDC selon laquelle le risque pour la santé humaine reste actuellement faible”, a assuré l’organisation.
Lait et viande concernés
Mais le nombre de vaches infectées pourrait n’être que la pointe de l’iceberg. La Food and Drug Administration (FDA) a collecté 297 échantillons de produits laitiers commerciaux entre avril et mai, dont plus de 20 % contenaient des traces du virus. Une information qui a amené plusieurs scientifiques à laisser entendre que le nombre de contaminations serait bien supérieur aux cas actuellement enregistrés.
Face au risque de psychose chez les consommateurs, le ministère de l’Agriculture (USDA) a rapidement rappelé que la consommation de produits laitiers reste sûre, grâce à la pasteurisation. Mais l’inquiétude demeure à tous les niveaux. La FDA a envoyé le 6 juin une lettre aux autorités locales, listant une série de mesures à mettre en place pour prévenir la transmission via le lait cru. Des plans de surveillance de son transport et de son utilisation doivent être mis en place. Rappelant également que tous les produits laitiers crus, même s’ils ne servent qu’à l’abreuvement des veaux, “doivent être traités thermiquement ou pasteurisés”. Le lait provenant de vaches contaminées doit dans tous les cas être jeté.
Lait de vache contaminé par le virus de la grippe aviaire (24/04/2024)
Si le lait est un vecteur de la grippe aviaire, des résidus sont apparus dans la viande. Le 28 mai, l’USDA a révélé que « des particules virales ont été détectées dans des échantillons de tissus, y compris du muscle du diaphragme, provenant d’une vache ». Se voulant rassurant, il a néanmoins formulé quelques recommandations dans son communiqué. “Bien que nous ayons mis en place de multiples mesures de protection pour protéger les consommateurs, nous continuons de recommander de manipuler correctement les viandes crues et de les cuire à une température interne sûre.”
Vaccins en préparation
Toutefois, les conséquences ne sont pas neutres pour les vaches contaminées. Si la plupart parviennent à récupérer en 10 à 15 jours, tous ne s’en remettent pas. Leur état de faiblesse les rendait plus sensibles à d’autres maladies, plusieurs animaux finirent par succomber. Dans d’autres cas rapportés, les éleveurs ont préféré procéder à l’euthanasie face aux pertes de production importantes dues aux vaches malades. Au total, près d’une centaine de vaches sont mortes.
Pour se préparer à toutes les éventualités, les autorités réfléchissent désormais à vacciner les vaches laitières. Depuis fin mai, il est annoncé qu’un vaccin à ARN messager est en préparation et que les premiers tests sur des veaux laitiers sont imminents. Signe que les autorités prennent le problème très au sérieux, des vaccins ont également été commandés par le ministère de la Santé. Pour la population cette fois.
