Un premier cas de grippe aviaire a été identifié dans les Landes la semaine dernière. Ce samedi 8 novembre, le niveau de risque lié à la grippe aviaire est passé de « modéré » à « élevé », obligeant tous les éleveurs à mettre leurs volailles à l’abri pour éviter les risques de propagation. Ils restent malgré tout positifs quant aux avancées liées à la vaccination.
Entreprise
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui composent la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé ou la famille.
France Télévisions utilise votre adresse email pour vous envoyer la newsletter « Société ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien présent en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Et encore une fois, cela s’est répété. Depuis vendredi dernier, les éleveurs de volailles en France sont à nouveau tenus d’isoler leurs animaux, le niveau de risque de grippe aviaire étant passé de « modéré » à « élevé ». Damien Sourbié n’avait pas le choix. En un week-end, cet éleveur de canards de Montsoué, dans les Landes, a dû confiner en toute hâte les 5 000 canards de son exploitation. De l’élevage à la transformation, cela fonctionne en circuit fermé, limitant ainsi les risques de contamination, mais la règle est la même pour tout le monde.
“On évite de s’approcher des immeubles, on a peur” confie-t-il, évoquant le souvenir amer du mois de mai dernier, lorsqu’un épisode de grippe aviaire avait entraîné l’abattage complet de ses animaux. « On ne joue plus avec le feu après avoir vécu ça »ajoute-t-il.
Le début de la semaine a été marqué par l’apparition d’un premier cas de grippe aviaire dans les Landes. Un décret, publié le 8 novembre au Journal officiel, officialise le passage au niveau de risque « élevé ». Cette décision est liée à la forte activité virale dans les couloirs de migration, par lesquels les oiseaux migrateurs transmettent la maladie au sein du territoire. Les autorités ont signalé une dynamique d’infection en augmentation rapide parmi les oiseaux sauvages depuis septembre.
Depuis le début de la saison, « six foyers de contamination dans des élevages de volailles, deux concernant des oiseaux captifs et dix cas parmi la faune sauvage » ont été identifiées en France. “Même nous en circuit fermé, on sait que la maladie peut entrer, détaille l’éleveur de Montsoué, Damien Sourbié, les yeux rivés sur sa ferme extérieure vidée de ses animaux. C“C’est une opération collective et nous devons être solidaires.”
L’obligation de confinement s’accompagne cependant d’une avancée majeure grâce à la vaccination, souligne Jean-Pierre Dubroca, président de la commission palmée à la Chambre d’agriculture des Landes. « Nous savions que la vaccination ne pouvait pas empêcher l’introduction du virus, mais elle limitait sa propagation entre les élevages. Il s’agit d’une avancée significative pour notre secteur. Selon lui, ce premier cas de contamination ne s’est pas propagé aux alentours, preuve que la vaccination joue un rôle crucial en complément du confinement.
Damien Sourbié explique également que, même si la vaccination limite les risques de propagation, le facteur humain reste difficile à maîtriser : « Le vaccin protège les canards, mais il suffit d’un contact ou d’une mauvaise manipulation pour que le virus soit ramené dans les élevages. Nous n’avons aucune marge d’erreur dans l’application des mesures de biosécurité. “
Aujourd’hui, nous ne maîtrisons pas encore l’humain, c’est pourquoi nous devons être irréprochables.
Damien Sourbiééleveur de canards
Pour le moment, la combinaison vaccination et confinement reste la stratégie en place, même si les éleveurs espéraient un allègement des mesures après les premiers résultats positifs de la campagne vaccinale. Jean-Pierre Dubroca note : « L’année dernière, nous avions l’obligation de réussir à vacciner, car la France est pionnière dans cette démarche. Mais cette année, avec plus de recul, les éleveurs espéraient obtenir un soulagement du confinement puisque la vaccination semble avoir un effet positif.
Nous savions que la vaccination ne protégerait pas l’introduction, ce qui s’est produit, mais nous surveillons et nous voyons bien que cela ne se propage pas et c’est une vraie avancée pour nous.
Jean-Pierre DubrocaPrésident de la commission webfoot à la Chambre d’Agriculture
Les autorités agricoles travaillent à l’ajustement des protocoles de vaccination et mènent des essais pour adapter les pratiques aux réalités du terrain. Les éleveurs se disent optimistes quant à une éventuelle adaptation progressive des règles, espérant un retour à une activité plus normale. Malgré ces défis, le secteur se veut rassurant à l’approche des fêtes de fin d’année : « Les volumes de production sont normaux cette année. Il y aura des produits pour tout le monde.