Valérie Favre, une vie de peintre en électron libre

Publié le 8 juin 2024 à 19h55 / Modifié le 8 juin 2024 à 19h56

Au sortir du covid, en 2022, Valérie Favre a posé certaines de ses toiles, pinceaux et chevalets sur les terres de son enfance, au bord du lac de Neuchâtel. Dans un nouveau bâtiment en béton brut, perché au-dessus de l’eau, accolé à une allée escarpée. Le lieu de rendez-vous, précisé dans un mail, évoquait néanmoins une piste. Pas de chance, le maître d’œuvre a omis de numéroter les bâtiments. Après un bref échange téléphonique, une silhouette androgyne apparaît sous un porche. Coupe garçonne style Jean Seberg À bout de soufflejean déchiré enduit de peinture, pull col V bleu marine, baskets blanches et sourire réservé, l’artiste nous tend un verre d’eau gazeuse « maison » avant de nous proposer, tout aussi sèchement, de se rendre dans son atelier, au stade inférieur.

“À Berlin [où se trouve son autre atelier, ndlr], je sors beaucoup. Ici, je vis la vraie vie d’un moine, je passe toutes mes journées à peindre », rigole-t-elle en nous dévoilant son espace de travail. De grandes toiles rectangulaires inachevées sont posées sur les murs blancs. L’une montre une paire de ciseaux argentés debout sur une toile rose vif. Un autre, un avant-bras et une main essayant de se frayer un chemin entre une forêt de barreaux derrière lesquels surgissent deux yeux hagards.