« Il n’y a que l’émotion qui m’intéresse », Michel Boujenah président du jury de « Jeunesse en court » à Villeneuve-lès-Maguelone

« Il n’y a que l’émotion qui m’intéresse », Michel Boujenah président du jury de « Jeunesse en court » à Villeneuve-lès-Maguelone
« Il n’y a que l’émotion qui m’intéresse », Michel Boujenah président du jury de « Jeunesse en court » à Villeneuve-lès-Maguelone

L’acteur et réalisateur a accepté d’être président du jury du festival Jeunesse en court, samedi 15 juin à Villeneuve-lès-Maguelone, qui met en lumière les courts métrages de jeunes réalisateurs. Pour désigner les lauréats (deux prix sont décernés par le Jury) Michel Boujenah mettra l’accent sur le plaisir et l’émotion que procureront les œuvres présentées.

Vous êtes le président du jury du 3ème festival du festival La jeunesse en bref qui se déroule à Villeneuve-lès-Maguelone, dédié aux jeunes réalisateurs. Qu’est-ce qui vous a convaincu d’accepter ce rôle ?

Ils me l’ont demandé à plusieurs reprises. À chaque fois, je ne pouvais pas. Je pense que c’est bien de voir beaucoup de courts métrages et de soutenir ce festival. Je suis convaincu que parmi tous ces jeunes, il y a des garçons et des filles qui ont beaucoup de talent. C’est toujours excitant de regarder, d’écouter et d’être ouvert.

Comment allez-vous regarder les courts métrages ? Quels critères utiliserez-vous ?

Juste le plaisir que j’ai à voir ces courts métrages. C’est le plus important. Il y a l’engagement et le plaisir qu’ont les réalisateurs à réaliser les films qu’ils font, leur détermination. Les raisons pour lesquelles ils veulent faire ce métier de fou. Pour essayer d’écouter ce qu’ils font. On se fait beaucoup d’illusions sur ce métier. C’est un métier difficile pour lequel il faut sacrifier beaucoup de choses dans la vie, des gens qu’on aime. Ce n’est pas simple. Je serai donc témoin de leur détermination.

Vous attachez-vous au scénario, à la mise en scène, à l’émotion qui s’en dégage ?

À l’émotion. Je peux tomber sur un film très mal réalisé mais qui me fait pleurer. C’est pourquoi le critère le plus important est le plaisir. Il y a des films très beaux et très formels, mais qui ne racontent rien. Je suis attaché à l’émotion. C’est la seule chose qui m’intéresse. C’est la clé de tout.

Est-ce que vous, en tant que spectateur, vous tournez vers les premières œuvres ?

Oui. Et je vois beaucoup de courts métrages. J’aime ça. C’est un exercice très compliqué. C’est comme écrire une chanson. En très peu de temps, il faut raconter une histoire.

Il y a un certain Joseph Boujenah qui ouvre le festival avec un film hors compétition. Étiez-vous le premier spectateur ?

Je leur en ai parlé. Ils ont aimé le court métrage et ont décidé de le projeter. C’est un clin d’œil.

Avez-vous soutenu votre fils dans son envie de faire du cinéma ?

On en parle beaucoup. Mais ça s’arrête là. Mon fils, ce qu’il aime, c’est la technique. C’est ainsi qu’il se lance dans la réalisation et la fiction. Il fait partie d’une génération qui fonctionne comme ça. Cela leur donne la possibilité de travailler tout le temps. Si vous réalisez seulement, entre chaque film, que faites-vous ? Cela pourrait prendre deux ans. Mais c’est intéressant ce qu’il fait. Cela passe par l’imagination. C’est très poétique ce qu’il fait. Il n’aime pas parler de la réalité pour argent comptant. Mais c’est difficile pour moi d’en parler. Ce fut une longue bataille pour qu’il accepte de participer au festival. J’ai dit aux gens du festival : « si vous n’aimez pas le film, ne le programmez pas pour me plaire ». Il n’y aura rien de pire.

Faut-il refuser beaucoup de projets ?

Oui. Même si c’est prétentieux de le dire. Mais quand je peux le faire, je le fais. Même pour des gens que je ne connais pas très bien mais dont le projet est fantastique.

Vous avez réalisé trois films. Est-ce un rôle que vous avez apprécié ? Pourquoi pas plus ?

Parce que je suis très lent. Je vais être prétentieux. Il y a Terrence Malick et moi. [De 1973, la Balade sauvage à 2011, The Tree of life, le réalisateur américain n’a réalisé que six films en près de quarante ans, NDLR].

Faut-il une longue maturation pour créer ?

Des films oui. Les émissions sont moins nombreuses, parce que je connais mieux.

Vous êtes quand même passé au théâtre pendant un moment. L’avez-vous trouvé plus intéressant ?

Le théâtre est ma mère. C’est ici que je suis né. Le théâtre est énorme pour moi. C’est là que j’apprends tout. Le cinéma est venu bien plus tard. C’est parce que je jouais au théâtre que les gens venaient me chercher pour jouer dans des films.

Vous préférez les décors de théâtre ?

Oui. Quoi qu’il en soit, le cinéma, c’est comme mon père.

Quelle relation entretenez-vous avec Montpellier ?

Pas de lien particulier. Mais tout ce qui est méditerranéen, je m’y sens bien.

La Fête de la Jeunesse en bref

C’est la 3ème édition de ce festival qui met en lumière les talents émergents à travers des courts métrages. Deux catégories sont proposées : « Jeune » de moins de 18 ans, et « Pro », pour les réalisateurs âgés de 18 à 35 ans. Il y a un prix par catégorie et le troisième prix décerné est celui du public.
14h15 : Film d’ouverture, Le Vélo de Joseph Boujenah.
14h30 : Courts métrages dans la catégorie Jeunesse.
15h30 : Courts métrages catégorie Pro.
17h00 : remise des prix.

Samedi 8 juin. Théâtre Jérôme Savary, 235 boulevard des Moures, Villeneuve-les-Maguelone. Festival gratuit sur inscription sur le site du Théâtre.

 
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