Maladies intestinales chroniques – .

Maladies intestinales chroniques – .
Maladies intestinales chroniques – .

Maux de ventre récurrents, nausées et problèmes de transit, saignements possibles ? Il peut s’agir d’une maladie ou d’un syndrome chronique de l’intestin. Nous faisons le point sur l’amélioration du diagnostic et du traitement.

Comme chaque année, La Journée mondiale des maladies inflammatoires de l’intestin (MII) a eu lieu le 19 mai. pour mieux les faire connaître, combattre les tabous et encourager la recherche. La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse, caractéristiques des MII, se caractérisent par une inflammation chronique de la muqueuse intestinale, provoquée par une dérégulation du système immunitaire intestinal. La faute à une prédisposition génétique ou familiale, ou encore à un déséquilibre du microbiote intestinal, à la consommation d’aliments ultra-transformés, au tabagisme pour la maladie de Crohn, etc. Bien que ces pathologies soient rares, leur incidence est en augmentation et elles peuvent être associées à d’autres troubles chroniques.comme le syndrome du côlon irritable (SCI), qui touche près d’un Français sur dix. Comment les différencier et les soulager pour limiter leur impact au quotidien ?

MII bien identifiée

Décrit depuis les années 1930, Les MII ont fait l’objet de grands progrès améliorant leur prise en charge. Explications de Professeur Philippe Marteau, gastro-entérologue et co-auteur de 50 questions sur les maladies inflammatoires de l’intestin (éd. Doin).

Les signes les mieux repérés

Les symptômes récurrents doivent inciter à une consultation rapide. A défaut d’identifier une infection, le médecin pourra rechercher une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, survenant plus fréquemment avant 40 ans, mais parfois plus tard, entre 50 et 60 ans.

– Les principaux symptômes : Ces maladies se manifestent généralement par des douleurs abdominales voire anales, parfois très intenses, des diarrhées et un besoin urgent d’aller à la selle, un écoulement de mucus et de sang par l’anus, une perte d’appétit, des nausées. , des vomissements, responsables d’une perte de poids et d’une grande fatigue. Et dans 20 % des cas, des symptômes non digestifs sont également présents (arthrite, psoriasis, uvéite…), également provoqués par un dérèglement du système immunitaire.

– Progression : Les MII évoluent souvent par poussées inflammatoires, dont l’intensité peut conduire à une hospitalisation dans 15 % des cas, et sont entrecoupées de phases de rémission.

Examens nécessaires

Certains tests sont nécessaires pour différencier les deux maladies inflammatoires de l’intestin., identifiez plutôt le syndrome du côlon irritable, ou parfois, une autre maladie comme le cancer colorectal. Alors que la colite ulcéreuse ne touche que le rectum et le côlon, la maladie de Crohn peut toucher n’importe quel segment du tube digestif et créer des épaississements, des obstructions et des fistules. Au programme, les enquêtes suivantes…

Une prise de sang : il s’agit de rechercher une inflammation en mesurant la CRP, ainsi qu’une anémie en évaluant le taux d’hémoglobine et un manque de fer par la ferritine.

– Une analyse des selles : il est également prescrit pour mettre en évidence la présence de calprotectine (protéine produite par les globules blancs), dont l’augmentation suggère une inflammation.

– Endoscopies : ils permettent de localiser une inflammation au niveau de l’intestin en introduisant une mini-caméra dans le tube digestif, et de prélever des échantillons pour analyse. A compléter par une IRM abdominale et/ou un examen par vidéocapsule (caméra sans fil ingérée) en cas de doute persistant.

Traitements à suivre

Les traitements disponibles ne sont toujours pas curatifs, mais ils peuvent supprimer les symptômes et contribuer à la cicatrisation des lésions. Ils contribuent donc à normaliser l’expérience de la maladie pour de nombreux patients, à éliminer les signes d’inflammation lors d’une endoscopie de contrôle et à prévenir les complications.

Anti-inflammatoires spécifiques : la famille des 5-aminosalicylates (voisins de l’aspirine) s’avère efficace pour soulager les formes précoces de colite ulcéreuse, tandis que les corticoïdes sont proposés en traitement initial de la maladie de Crohn.

– Immunosuppresseurs : le méthotrexate et surtout l’azathioprine modulent l’immunité face aux MII et limitent le recours aux corticoïdes dont les effets secondaires sont fréquents à long terme.

– Biothérapies ciblées : ces traitements se veulent immunomodulateurs, pour réguler l’immunité et réduire l’inflammation associée, afin de prévenir la progression des lésions et favoriser leur cicatrisation. Il en existe aujourd’hui une dizaine (anti-TNF α, anticorps monoclonaux, « anti-jak ») pour la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse. De nouveaux médicaments bloquant d’autres voies inflammatoires sont en cours de développement.

– Greffe fécale : On espérait des miracles, pour agir sur l’équilibre du microbiote impliqué dans les MICI, mais cela reste expérimental et les premiers résultats s’avèrent trop décevants pour un usage médical. Cependant, les recherches sur leur utilisation se poursuivent.

– Chirurgie : elle est désormais nécessaire pour 50 % des patients après 10 ans de progression de la maladie. Le but est de traiter une occlusion intestinale lorsque les tissus se sont trop épaissis par endroits dans la maladie de Crohn, ou d’enlever les segments de l’intestin les plus endommagés, ou encore d’enlever totalement ou partiellement le côlon et le rectum dans la colite ulcéreuse.

Mieux identifier le SCI

Le point avec le Professeur Jean-Marc Sabaté, gastro-entérologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny et auteur de l’ouvrage : Intestin irritable. Équilibrez votre microbiote et faites la paix avec votre côlon (éd. de poche 2023, Larousse).

Une image plus variable

Certains symptômes digestifs sont communs aux MII, mais le SII présente des particularités, notamment par son aspect multiforme. La douleur et les troubles du transit peuvent varier considérablement en nature et en intensité d’un patient à l’autre, et même être associés à des maux de tête ou de dos. Cela ne facilite pas le dépistage et de nombreux patients attendent plusieurs années avant d’être soignés.

Un dépistage plus complexe

Les signes cliniques conduisent à des examens de contrôle (prise de sang, échographie, coloscopie, fibroscopie, etc.). Parfois, tout est normal, malgré la gravité possible des symptômes. Aucune trace de lésion, de saignement ou d’inflammation. Un diagnostic d’exclusion peut alors être posé au profit du SCI. Tous les médecins n’y pensent pas, mais s’ils le font, vous devez contacter un gastro-entérologue. Celui-ci peut également référer à un centre hospitalier offrant un accompagnement multidisciplinaire, afin d’affiner le diagnostic, de rechercher les facteurs déclencheurs de crises propres à chaque personne, et des solutions globales de traitement. On les retrouve dans un nombre croissant de régions en France, comme en Île-de-France (à l’hôpital Avicenne de Bobigny), en PACA (au CHU de Nice), en Auvergne-Rhône-Alpes (à l’université de Clermont). Hôpital). Ferrand et à l’HCL Édouard Herriot de Lyon), Nouvelle-Aquitaine (au CHU de Bordeaux), Normandie (au CHU de Rouen), etc.

Des traitements pour soulager

Il existe un arsenal de médicaments pour calmer les symptômes : antispasmodiques, laxatifs en cas de constipation, ou au contraire antidiarrhéiques pour le problème inverse, les deux cas peuvent être liés au SCI, parfois alternativement. L’équilibre du microbiote intestinal est également essentiel, les probiotiques peuvent aider, comme les préparations Alflorex, Kijimea Irritable Colon Pro, ou encore Smebiocta, qui ont prouvé leur efficacité dans ce contexte.

Certains médicaments proposés pour d’autres maladies ont également prouvé leur efficacité. C’est le cas des antidépresseurs limitant les diarrhées excessives (gouttes de type Laroxyl, à doses modulables). Après tout, le lien entre le cerveau et l’intestin a été démontré. L’ondansétron, habituellement proposé en oncologie contre les nausées provoquées par la chimiothérapie, et l’anticholestérol Questran donnent également de bons résultats contre les diarrhées importantes du SCI. Enfin, on peut essayer les antihistaminiques, comme l’ébastine en double dose, qui calment les douleurs et les ballonnements en cas d’hypersensibilité digestive associée. Chacun a ses propres remèdes.

 
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