La prescription et la consommation d’antibiotiques ont diminué en 2023. Des disparités sont toutefois observées, avec notamment une hausse de la consommation chez les plus de 65 ans.
Un « signe encourageant ». La consommation d’antibiotiques a diminué en 2023 après deux années de hausse, selon une étude annuelle réalisée par Santé Publique France dont les résultats ont été publiés ce mercredi 6 novembre.
Les prescriptions de ces médicaments en médecine de ville, qui constituent plus de 90% de la consommation totale d’antibiotiques, se sont stabilisées (-0,2% par rapport à 2022) et leur consommation a diminué de 3,3% par rapport à l’année précédente. La tendance à la baisse observée avant l’épidémie de Covid-19 reprend donc, après deux années de rebond.
Cette baisse pourrait résulter en partie d’une « moindre incidence des infections hivernales », note l’autorité sanitaire.
C’est “un signe encourageant”, se félicite Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France avant de nuancer : “On est cependant encore loin de l’objectif visé de moins de 650 prescriptions pour 1 000 habitants par an (820,6 prescriptions pour 1 000 habitants en 2023). , ndlr) retenu par la Stratégie nationale 2022-2025 de prévention des infections et de la résistance aux antibiotiques.
Une « forte » disparité régionale
Dans le détail, Santé Publique France observe de « fortes disparités » dans la consommation d’antibiotiques au sein de la population. Premièrement, 59,1 % des prescriptions concernaient des femmes, tout comme 56 % des antibiotiques consommés.
En termes d’âge des patients, on observe une diminution des prescriptions destinées aux enfants de moins de 5 ans mais une augmentation de la consommation chez les plus de 65 ans. Une « forte » disparité régionale est également constatée, avec des indicateurs plus élevés en Corse et en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Concernant les pratiques des professionnels, Santé Publique France constate une baisse des prescriptions d’antibiotiques chez les médecins généralistes de 1,3% mais une hausse chez les dentistes et médecins spécialistes de 1,4% et 4,6%.
L’autorité sanitaire appelle à « poursuivre les efforts » pour encourager « le bon usage des antibiotiques et ralentir le développement de bactéries résistantes ». Pour ce faire, elle diffusera une campagne de prévention dans les prochaines semaines. Elle rappelle également que ces médicaments ne sont efficaces que contre les infections bactériennes et non celles résultant de virus, que leur prise doit être précédée d’une ordonnance, et que la durée du traitement doit être « strictement respectée ».