L’Ecole Nationale des Arts et Métiers de Tétouan a accueilli, samedi, une conférence culturelle intitulée « Le voyage du luth entre les cultures », dans le cadre de la 25ème édition du Festival International de Luth, en présence d’académiciens, de musiciens et d’artistes et passionnés de musique.
A cette occasion, l’académicien et compositeur Nabil Benabdeljalil a abordé les défis auxquels est confronté le luth, en termes de développement et d’ouverture aux musiques du monde, estimant que « le luth a perdu une partie de ses spécificités en termes de langage musical arabe, intrinsèquement lié au temps musical arabe, qui diffère de celui lié à la musique occidentale, en raison des caractéristiques techniques des maqâms et d’autres éléments.
M. Benabdeljalil a noté que le luth “a subi des harmonisations musicales à une certaine époque historique, ce qui a appauvri les phrases musicales”, soulignant que “certains musiciens tentent de pénétrer en profondeur, à l’instar des expériences de musique de chambre et d’autres expériences musicales arabes similaires”.
Il a également affirmé que « tous les joueurs de luth ne sont pas des compositeurs et ne devraient pas l’être, et que la maîtrise de l’instrument ne doit pas éclipser la profondeur musicale », soulignant « la nécessité de préserver les caractéristiques distinctives de la musique arabe.
De son côté, Jaime de Almar, chercheur en histoire des instruments de musique, a présenté une variété d’instruments à cordes, à commencer par le luth, à travers les époques et les lieux, et les classifications des cordes, notamment au Moyen Âge et à la Renaissance.
Cette rencontre a également été marquée par la signature du livre du chercheur et compositeur, Abdellah Ramdoun, intitulé « Le voyage du luth d’Orient en Occident », qui retrace, en 248 pages, le parcours et l’expérience du luth. auteur depuis quatre décennies, notamment dans le domaine de l’éducation musicale.
L’auteur évoque l’histoire du luth depuis l’époque préchrétienne jusqu’à nos jours, et propose une méthodologie moderne pour l’apprentissage du oud, en complément de la notation des maqâms traditionnels arabes et marocains.
L’auteur a également noté que ce livre constitue une tentative de souligner l’importance de la documentation pour préserver le oud et les mélodies composées par les grands compositeurs arabes, à l’instar de la musique occidentale, appelant les académiciens et les chercheurs dans le domaine artistique à préserver l’art marocain populaire et moderne. patrimoine musical.
