Santé. Pourquoi près de neuf femmes sur dix présentent « un risque cardiovasculaire élevé »

Santé. Pourquoi près de neuf femmes sur dix présentent « un risque cardiovasculaire élevé »
Santé. Pourquoi près de neuf femmes sur dix présentent « un risque cardiovasculaire élevé »

L’association Agir pour le cœur des femmes publie les chiffres de son Observatoire national de la santé des femmes 2024. Les données proviennent de dossiers médicaux issus des dépistages du Women’s Heart Bus – un bus médical itinérant qui va à la rencontre des femmes pour des dépistages cardiovasculaires et gynécologiques. Au total, plus de 8 000 femmes ont poussé la porte du Bus du Cœur des Femmes pendant trois ans.

Quels sont les facteurs de risque cardiovasculaire chez la femme ?

Selon ces données, 89 % des femmes présentent au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire. Pour l’association, ces femmes sont à risque cardiovasculaire élevé ». 46% d’entre elles présentaient deux facteurs de risque gynécologiques comme une contraception contre-indiquée, l’absence de suivi gynécologique, des grossesses tardives, etc. En plus d’un facteur de risque cardiovasculaire. Parmi ces facteurs :

L’âge et la ménopause sont également des facteurs de risque, alors que l’âge médian des femmes qui composent la cohorte Women’s Heart Bus est de 55 ans (13 millions de femmes ont plus de 55 ans en France). « Avant la ménopause, les hormones féminines, comme les œstrogènes, protègent les femmes contre les maladies cardiovasculaires. Ils réduisent le « mauvais » cholestérol et augmentent le « bon » cholestérol, préservant ainsi les vaisseaux sanguins. Mais cette protection diminue avec la contraception hormonale puis disparaît avec la ménopause. explique la Fédération française de cardiologie.

Les risques psychosociaux plus présents chez les femmes

De plus, 67 % des femmes présentent des facteurs de risque psychosociaux, comme le stress chronique. « Deux fois plus de femmes que d’hommes souffrent d’un épisode dépressif et se trouvent plus fréquemment dans une situation socio-économique défavorisée. Ces facteurs de risque sont davantage liés aux maladies coronariennes chez les femmes que chez les hommes, ce qui en fait un facteur de risque aussi important que l’hypertension artérielle et le diabète. déclare Agir pour le cœur des femmes.

Malgré ce risque cardiovasculaire, seule 1 femme sur 5 bénéficie d’un suivi par un spécialiste, 79 % n’en ont pas. Parmi les femmes ménopausées, période particulièrement à risque, 74 % d’entre elles ne bénéficient pas de surveillance cardiovasculaire. Quant à la gynécologie, seules 44 % des femmes ménopausées bénéficient d’un suivi adapté.

Agir pour le cœur des femmes dénonce « le manque de prise en compte des spécificités féminines par la médecine ». Cela tend « pour générer des défauts de support majeurs. Les symptômes sont moins bien identifiés, les traitements plus adaptés aux hommes… À cela s’ajoute l’appréhension de pratiquer un massage cardiaque sur une femme de peur de toucher ses seins…», ajoute l’association.

Les femmes traitées 36 minutes plus tard que les hommes lors d’un accident cardiaque

La Fédération française de cardiologie constate que les femmes ont tendance à minimiser leurs symptômes et à retarder leur traitement : « lorsqu’ils consultent, la mention de leurs symptômes n’est pas systématiquement associée à un problème cardiovasculaire », ajoute la FFC.

« Dans le grand registre français consacré aux infarctus du myocarde (registre FAST-MI), on observe un délai médian avant le premier appel suite à une douleur thoracique de 120 minutes pour les femmes et de 84 minutes pour les hommes ; et là, même après ajustement sur l’âge et la typicité des symptômes, le risque de prendre plus d’une heure avant d’appeler est augmenté de 40 % chez les femmes par rapport aux hommes. » Cela montre un écart entre les sexes lors de la première évaluation thoracique et une sous-estimation de la probabilité d’une crise cardiaque par les femmes elles-mêmes.

Et même si la réadaptation cardiaque est essentielle à la récupération après un événement cardiaque, les femmes en sont encore une fois affectées.

L’explication avancée par la FFC ? « Les femmes donnent souvent la priorité à leurs obligations familiales et professionnelles au détriment de leur santé. Ils souhaitent reprendre leurs activités quotidiennes tandis qu’une période de rééducation dans un centre, encadré par une équipe multidisciplinaire, leur permettrait de bénéficier de tous les conseils pratiques pour retrouver une vie la plus normale possible et avec un risque de rechute minimisé.

La Fédération française de cardiologie appelle à rattraper son retard sur l’impact des maladies cardiovasculaires chez la femme. Pour y parvenir, elle souhaite informer les femmes mais aussi les hommes via une campagne vidéo diffusée jusqu’au 23 juin et sensibiliser les professionnels de santé aux soins et au suivi spécifiques dont les femmes ont besoin.

 
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