Jean-Pierre Ferland vu par les femmes qui ont marqué sa vie

Le regretté Jean-Pierre Ferland n’a jamais caché son amour pour les femmes. Le journal est allé à la rencontre de quelques-unes des dames les plus influentes de sa vie et accessoirement de la culture québécoise, afin qu’elles nous parlent du petit roi qui a toujours eu une profonde admiration et un profond respect pour les femmes de son royaume.

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Une amitié de plus de 50 ans

Agence Dominick Gravel/QMI

Judi Richards en était à ses premiers étés à Montréal lorsqu’elle a eu l’opportunité de faire partie du chœur qui colore l’album. Soleilen 1971. «J’ai passé la nuit à chanter Si nous commencions »se souvient l’artiste multidisciplinaire torontois.

Leur collaboration se poursuit quelques années plus tard dans le cadre d’un spectacle présenté à la Place des Arts. Se souvenant que Judi Richards était danseuse avant d’être chanteuse, M. Ferland lui a demandé de « danser une improvisation [portant] sur la libération des femmes », rien de moins.

« J’étais très jeune et j’ai eu l’audace de le contourner pendant qu’il chantait et j’ai failli lui attraper les fesses », se souvient-elle en riant. En fait, il y a eu un soir où je l’ai fait pour le amusantpour qu’il rit.

A travers de nombreux autres projets, Judi Richards a découvert l’autre face du petit roi : celle d’un homme qui se remet constamment en question. Lors de la tournée qui a suivi la publication de Bleu, blanc, bleu, en 1992, elle en était particulièrement consciente.

« Jean-Pierre était inquiet et il ne se sentait pas à la hauteur, souligne-t-elle. Monique Fauteux et moi lui avons dit : « Tu es belle, tu es bonne, tu es capable, tu chantes bien ». Parfois, avant les spectacles, on le coiffait pour qu’il se sente bien. Toute sa vie, il a eu ce complexe de ne pas avoir une assez bonne voix.

“C’était un très beau personnage, capable non seulement d’écrire de belles chansons, mais aussi de les chanter exceptionnellement bien.”

La chanson de Ferland qui a marqué Judi Richards : Tu es belle

« Un allié sur scène »

Avec l’aimable autorisation de Louise Portal

En 1984, Jean-Pierre Ferland s’entoure de trois femmes pour célébrer et couvrir les grands succès québécois des 50 années précédentes. Louise Portal, Marie-Claire Séguin et Nanette Workman ont aidé le petit roi à accoucher Du gramophone au laser.

«C’est Jean-Pierre qui a eu l’idée de cette émission», se souvient Louise Portal, qui a d’abord travaillé avec lui sur le tournage de l’émission de variétés. Station solaire. Nous avons fait des scènes en extérieur pendant tout un été. Nous avions chacun nos solos pour chanter des chansons avec lui. Il a su s’entourer.

« Il nous a beaucoup mis en lumière, ajoute Marie-Claire Séguin. Il ne le prenait pas seulement pour lui. Il était vraiment un allié sur scène.

Ces deux grandes dames de la culture québécoise gardent le même souvenir de M. Ferland : un homme altruiste, passionné… et surtout un grand farceur.

« J’ai toujours été émue par son autodérision, poursuit Marie-Claire Séguin. Nous le trouvions charmant, mais il était toujours capable de rire de lui-même.

« Il riait, il était content », ajoute Louise Portal, un tremblement dans la voix. Il avait beaucoup d’humour. Cela m’émeut. C’est un grand auteur-compositeur qui avait une personnalité unique.

D’un point de vue artistique, la moitié du duo ex-Séguin a toujours été bluffée par le « moteur de fond » du Montréalais.

« Ce qu’il a fait avec JAUNE, dans sa façon de se remettre en question… il avait un œil incroyablement vif pour détecter ce qui se passait autour de lui. Il était capable de se renouveler comme un phénix.

La chanson de Ferland qui a marqué Louise Portal : Ton visage

La chanson de Ferland qui a marqué Marie-Claire Séguin : Un peu plus haut, un peu plus loin

De ventilateur fini avec le collaborateur


Avec la permission de Luce Dufault

Avant de collaborer avec lui pour la première fois, Luce Dufault était déjà une ventilateur terminé par Jean-Pierre Ferland. «Je l’écoutais bien avant de le rencontrer. C’est fou quand même. Dans ce métier, c’est ce qui se passe. On finit par rencontrer sur scène les gens après lesquels on a couru après un montrer pour essayer d’aller les voir en coulisses !

« C’est difficile de parler du passé. Il était tellement généreux et amoureux de cette musique qui l’habitait.

Luce Dufault fait partie des 11 femmes qui ont reçu l’appel de Jean-Pierre Ferland pour participer au projet Toutes les femmes de ma viepublié en 2018, et l’a encore accompagné lors du spectacle Quand on aime on a toujours 20 anstrois ans plus tard.

Même s’il peut être naturel de se sentir intimidé en présence de l’un des plus grands paroliers de la francophonie, elle assure qu’il a toujours fait tout son possible pour dissiper ce sentiment.

«Il nous a toujours tenu haut», explique-t-elle. C’était important pour lui que nous sentions qu’il faisait cela pour nous.

La chanson de Ferland qui a marqué Luce Dufault : Avant de me calmer

Un coup de foudre musical


Jean-Pierre Ferland vu par les femmes qui ont marqué sa vie

JEAN-FRANCOIS DESGAGNES/JOURNAL

La relation entre Florence K et Jean-Pierre Ferland a beau être strictement professionnelle, leur passion commune pour la musique les a liés de manière unique pendant près de 15 ans de collaboration.

« Chaque fois que je travaillais avec lui, il y avait une complicité, une connivence dans notre manière de percevoir la musique, dans le rôle que la musique avait dans nos vies, dans la manière dont nous la ressentions », estime celle qui est née près de 50 ans après M. Ferland.

En 2009, alors que sa carrière en était à ses débuts, Florence K reçoit un appel inattendu de feu Francine Chaloult, « sa seconde mère », qui était chargée des relations presse de M. Ferland. Avec émotion, elle apprend qu’elle est invitée à participer à l’album des duos Bijoux de famille. Le courant est passé instantanément en enregistrant la pièce La musique.

«Je suis arrivée en studio et j’ai commencé à jouer ma version piano-voix, en chantant ce que j’avais préparé pour la chanson», se souvient-elle. Jean-Pierre s’est tout simplement embarqué avec moi. Il est entré dans le studio, a pris un micro, s’est placé derrière moi et nous avons enregistré la chanson en une ou deux minutes. coups. Ça coulait tellement.

L’auteur-compositeur-interprète a pu profiter une dernière fois de cette complicité transcendante dans le cadre du spectacle Toutes les femmes de ma vieen 2019.

«Je me souviens que je faisais un morceau au piano et je pense qu’il aimait vraiment quand je jouais. Il est venu me voir et s’est assis sur le banc à côté de moi. Il trébuchait et moi aussi.

La chanson de Ferland qui a marqué Florence K : La musique

“L’un des plus grands de notre pays”


Jean-Pierre Ferland vu par les femmes qui ont marqué sa vie

PHILIPPE-OLIVIER CONTANT/AGENCE QMI

Diane Tell a rencontré Jean-Pierre Ferland pour la première fois quand « elle était toute petite », car son père avait l’habitude d’inviter à l’apéritif les artistes qui donnaient des concerts à Val-d’Or.

Quelques décennies plus tard, l’auteur-compositeur-interprète apprend qu’il souhaite chanter le classique à sa manière. Si j’étais un hommechanger un seul mot des paroles.

«Il voulait chanter Si j’étais “ton” homme, elle se souviens. Je suis tombé de ma chaise. C’était vraiment une idée d’auteur. J’étais extrêmement flatté.

Le plaçant à égalité avec Félix Leclerc parmi les « plus grands de notre pays, de notre culture », Diane Tell exprime un profond désir de voir Jean-Pierre Ferland être apprécié à sa juste valeur en France.

« Plamondon, Charlebois, Vigneault, Félix, tous ces gens sont très connus en France. C’est difficile à comprendre en fait. Pourquoi en France ne connaît-on pas bien le répertoire de Jean-Pierre, son parcours et ce qu’il a fait ? J’espère peut-être pouvoir moi-même un jour présenter ses chansons.

La chanson de Ferland qui a marqué Diane Tell : Tu es mon amour, tu es ma maîtresse

Un grand frère protecteur


Jean-Pierre Ferland vu par les femmes qui ont marqué sa vie

Joël Lemay / Agence QMI

«J’étais chez lui et nous prenions un verre, et il m’a dit : ‘Je dois te dire quelque chose. Au début, j’avais assez peur d’aller te parler. Vous ne vous voyiez pas monter sur scène ? Tu étais comme un lion sortant de sa cage ! Jean-Pierre Ferland qui avait peur d’une femme ? Je n’y croyais pas, c’était assez drôle ! » : Laurence Jalbert a développé un lien fraternel avec le petit roi dès le début des années 1990 et a eu le plaisir de partager la scène avec lui à de nombreuses reprises.

« Jean-Pierre, c’est la vérité. C’était quelqu’un de si réel. Et quand il n’aimait pas quelqu’un, je peux vous dire que les oreilles de cette personne ont dû se boucher ! Il n’aimait pas les voix qui ressemblaient à celles de tout le monde.

Il admirait le timbre unique de Laurence Jalbert et était particulièrement ému de l’entendre jouer Nous avons de la chance. Dans un spectacle aux Francofolies, auquel elle a participé malgré sa grossesse à risque, elle a dû partager le micro avec M. Ferland… mais il ne l’a jamais rejoint sur scène. « Il portait sa veste jaune et était assis au bord de la scène », se souvient-elle. Il pleurait tellement. Je chantais cette chanson en pensant à l’enfant qui était le dernier que je porterais dans ma vie, et il le savait aussi.

Sa grande sensibilité était palpable lorsqu’il s’adressait aux femmes. Certes, il était séduisant, mais il n’était pas machiste. Laurence Jalbert l’a déjà entendu réprimander un chanteur qui avait tenu de nombreux commentaires déplacés. « C’était un homme respectueux qui n’a jamais fait preuve d’indécence. C’était un grand frère protecteur.

La chanson de Ferland qui a marqué Laurence Jalbert : Une chance que nous avons

“Il nous aimait avec ses lèvres”


Jean-Pierre Ferland vu par les femmes qui ont marqué sa vie

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUÉBEC

Très tôt dans sa carrière, Isabelle Boulay a eu la « chance incroyable » de pouvoir compter sur Jean-Pierre Ferland comme mentor. « Il m’a pris sous son aile et a toujours eu beaucoup d’affection et de tendresse pour moi. C’est quelqu’un qui m’a appris à faire mon métier sans forcément me donner des conseils”, résume-t-elle, ajoutant qu’elle a toujours été inspirée par son équilibre entre passion et désinvolture et son écriture “extatique”.

« Il m’a appris, un peu sans le savoir, à triompher de la douleur de l’amour. Il était profondément humain et savait rire de ses plus grands chagrins.

La fierté de Sainte-Félicité faisait écho aux nombreux témoignages de femmes qui entouraient M. Ferland, le décrivant comme une personne qui aimait passionnément, mais toujours de manière délicate.

«Il nous aimait de bout en bout», affirme-t-elle. Il ne se sentait pas menacé par la présence des femmes, bien au contraire. Cela l’a rendu meilleur et il est devenu pimpant. Si une fille venait à côté de lui, c’était comme s’il mesurait deux ou trois pouces de plus. Et il écrivait de manière très très sensuelle, sans jamais être vulgaire.

Le génie de M. Ferland résidait dans l’innocence et la franchise qui ne l’ont jamais quitté, ajoute Isabelle Boulay.

« Pour moi, ça n’a jamais vieilli. Il a toujours eu un œil d’enfant. Il y a toujours eu le même Jean-Pierre, le petit Jean-Pierre. C’est le petit roi. C’est aussi ça qui est beau : il n’est pas venu au monde avec une couronne, il est allé la chercher.

La chanson de Ferland qui a marqué Isabelle Boulay : Que voulez-vous que je vous dise

 
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