L’artichaut breton veut regagner le cœur des Français

L’artichaut breton veut regagner le cœur des Français
L’artichaut breton veut regagner le cœur des Français

Dans la parcelle dominant la baie de Morlaix (29), les têtes rondes dépassent des rangées vertes. De la pointe Bretagne jusqu’à Saint-Malo (35), les maraîchers Prince de Bretagne ont produit l’an dernier 18 500 tonnes d’artichauts : près des trois quarts de la production française. Cela dure 200 ans. Et pourtant, en dix ans, la région a perdu un peu moins de la moitié de sa production, reléguée à 5 % du chiffre d’affaires de l’association des groupements de producteurs bretons (Cerafel), loin derrière le chou-fleur et la tomate.

La conséquence d’une baisse de la consommation. « En France, il est tombé à 750 g par foyer et par an contre 8 kg en Italie et 5 kg en Espagne », constate Christian Bernard, producteur à Taulé (29) et président du rayon artichaut chez Cerafel. Pire, selon une étude Kantar de 2023, la grande majorité des amateurs d’artichauts (70 %) ont plus de 60 ans.

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Prince de Bretagne reprend sa campagne de e-communication dans le métro parisien en mai prochain. (Prince de Bretagne)

Une unité de transformation dans les Côtes-d’Armor

Dans ces conditions, la marque des maraîchers bretons relance, fin mai, sa campagne d’affichage dans le métro parisien et dans les grandes villes occidentales. Une campagne couplée à des opérations promotionnelles en magasin.

Avec beaucoup d’espoirs. D’abord parce que des maraîchers vont ouvrir cet été une unité de congélation de fonds d’artichauts à Camlez (22), pour retrouver un débouché perdu depuis la fermeture de l’usine de Saint-Martin-des-Champs (29). .

Ensuite, parce que si les variétés charnues de gros artichauts, boudées et consommées principalement en Occident, représentent encore la majorité de la production bretonne, la culture du Petit violet se développe. A Carantec (29), Régis Guéguen ne produit plus Camus et autres Cardinal ou Castel. Soutenu par ses parents, le producteur cultive près de 30 hectares de ce petit artichaut très apprécié des consommateurs du bassin méditerranéen. « Il y a une vraie demande », sourit l’agriculteur occupé à trier les bourgeons par taille, après la récolte du matin.

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Sur les 2 500 hectares consacrés à la culture de l’artichaut, 500 sont dédiés au Petit violet. (Le Télégramme/Jean Le Borgne)

Une nouvelle variété à adapter

Une production lancée en 1991 par Prince de Bretagne et qui présente de nombreux atouts. Il est notamment moins exigeant en main d’œuvre, un des obstacles à la production qui a conduit de nombreux agriculteurs à orienter leurs cultures vers d’autres légumes.

D’autant qu’après avoir subi les conséquences de la canicule de 2022, la production bretonne a été confrontée l’année suivante à une collision inhabituelle des récoltes avec les Pyrénées orientales. Pour le reste, l’artichaut n’a que des avantages et pas seulement sur le plan nutritionnel : « Il nécessite peu de produits phytosanitaires, notamment parce qu’il est moins sensible au mildiou », souligne Christian Bernard.

Ainsi, face aux conséquences du changement climatique, les partenaires scientifiques et techniques des producteurs – l’Organisme Breton de Sélection et la station expérimentale du Caté – travaillent sur de nouvelles variétés par croisement. « Le prochain, plus résistant aux maladies et aux chocs climatiques, est dans les cartons de départ », annonce David Esnault, spécialiste de l’artichaut chez OBS.

 
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