«C’est le moment le plus fort des quatre épisodes»

«C’est le moment le plus fort des quatre épisodes»
«C’est le moment le plus fort des quatre épisodes»

Ce nouvel épisode débute par une confession fracassante du nouveau seigneur des lieux, comprenez Bart De Wever : « Les accords avec Alexandre DeCroo ne valent rien ! Il est capable de l’accepter et de le détruire mentalement avant même de quitter la pièce. A la poubelle ! Tous les politiques disent qu’il n’y a pas d’accord préélectoral, alors qu’il y en a ! De Croo a déjà rompu un accord au lendemain des élections. » Il ajoutera, assassin : «Je pense qu’Alexandre ne fait de la politique que pour promouvoir sa propre carrière. »

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De Croo fait baisser la température

Le dernier arrivé au château n’est autre que le chef d’orchestre du Vivaldi. A l’image d’un jeune qui doit trouver sa place dans un camp scout déjà bien entamé, l’accueil qui lui est réservé est particulièrement froid. “Nous ne pouvons rien dire ici sans que les missiles ne volent dans toutes les directions” va vite regretter le Premier ministre. Il rit jaune.

Même la proximité idéologique entre certains participants n’y change rien, l’ambiance est pesante, comme s’il fallait que chacun marque ses distances avec tout autre homme politique ou opposant. Même l’échange entre les trois élus de gauche, Hedebouw, De Sutter et Rousseau, autour de la fiscalité des millionnaires se révèle vite musclé. Le socialiste flamand critique notamment le PTB pour ses méthodes populistes et radicales, tout en reconnaissant que cette nouvelle taxe sera une mesure que le Vooruit ne lâchera pas. Un coup de poing, comme ils disent.

Arrive enfin le très attendu face-à-face entre Bart De Wever et Alexander De Croo. Cela n’était plus arrivé depuis 2019. Entre ces deux hommes qui ne s’entendent absolument pas, un simple sablier les sépare. Il faudra 30 longues minutes pour passer. Chacun pose ses questions et impose ses sujets de discussion, à commencer par les résultats de Vivaldi. La conversation dérive rapidement vers les origines houleuses de la formation de cette coalition sans la N-VA. L’affrontement est brutal, les invectives personnelles. “C’est le moment le plus fort des quatre épisodes, Eric Goens nous le dit. Il est tout de même incroyable que les deux hommes politiques les plus influents de Flandre ne se parlent jamais. Ici, ils ont accepté cet échange, mais il ne restera amical que quelques minutes… Après, tout s’écroule et c’est foutu. Bart De Wever sent encore le couteau que De Croo lui aurait planté dans le dos. » Le patron des nationalistes flamands n’a jamais digéré que libéraux et sociaux-chrétiens s’accordent pour entrer dans une coalition qui ne dispose pas de majorité dans le groupe linguistique flamand. “Depuis ce divorce, il y a une haine physique et palpable entre eux”, » reconnaît l’entourage des deux hommes.

La version textuelle de l’affrontement est sous embargo. La Libre le décrira peu après la diffusion de l’épisode, ce jeudi soir.

Si Alexander De Croo avait prévenu la production qu’il ne pourrait pas rester les trois jours, il n’était pas non plus prévu qu’il s’enfuie après seulement trois heures d’enregistrement. L’atmosphère hostile n’aurait pas dû l’inciter à rester plus longtemps.

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Magnette a décliné l’invitation

Le producteur de la « Conclaaf » a imposé le choix de ses invités aux sept soirées, sans laisser place à la discussion. C’était à prendre ou à laisser. Une pression efficace qui explique le casting exceptionnel de l’émission. Georges-Louis Bouchez et Paul Magnette devaient participer à un échange avec les sept participants en guise de scène finale. Si le MR a immédiatement accepté la proposition, en veillant à ne pas débattre avec Tom Van Grieken (Vlaams Belang), ce n’est pas le cas du PS. « Paul Magnette a beaucoup réfléchi, Nous explique Eric Goens, mais son porte-parole nous a indiqué que Magnette ne jugeait pas opportun de s’entourer d’hommes politiques flamands avant les élections. Pourtant, pour un candidat Premier ministre, cela aurait été cohérent, voire utile étant donné que les Flamands ne le connaissent pas bien. Après ce refus, je n’ai pas souhaité recevoir Georges-Louis Bouchez comme seul francophone. Cela ne tenait plus la route. »

Dans les derniers épisodes, l’ambiance se détend légèrement. On rappelle cependant que le débat sur le déficit et la dette publics nécessitait un second tournage. La discussion était devenue incontrôlable, tout comme les comptes publics…

 
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