L’aide, une épaule précieuse dans la lutte contre le VIH

L’aide, une épaule précieuse dans la lutte contre le VIH
L’aide, une épaule précieuse dans la lutte contre le VIH

En France, environ 200 000 personnes seront séropositives en 2024, mais 24 000 l’ignorent. Il est prouvé que la lutte contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et son stade final d’infection, le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), reste pertinente. Ce combat est mené depuis quarante ans par Aides. Une association, reconnue d’utilité publique et communautaire, qui s’est donnée pour mission d’être la voix et d’agir en faveur des malades. « Nous leur avons toujours donné la parole pour exprimer leurs expériences »souligne Angelo De Jesus Lucas, président régional d’Aides Nouvelle-Aquitaine.

Dépistage, protections et permanence de la santé sexuelle

A Poitiers, la structure, située à proximité du rond-point de la Porte-de-Paris et qui compte une trentaine de bénévoles, propose « un accueil inconditionnel » à différents publics : hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, migrants, toxicomanes ou encore professionnels du sexe. « Nous travaillons également auprès de la population carcérale du centre pénitentiaire de Vivonne et des personnes pratiquant le chemsex, c’est-à-dire ayant des relations sexuelles sous l’emprise de produits »adds Anaïs Charbonneau, volunteer.

Notre priorité est d’atteindre les populations les plus exposées, en dehors des soins de santé.

Angelo De Jesus Lucas, président régional d’Aides Nouvelle-Aquitaine Poitiers

La plupart du temps en situation précaire ou victimes de discrimination, ces personnes peuvent se confier en toute confidentialité et sans jugement lors des permanences téléphoniques en matière de santé sexuelle, assurées le mardi de 14h à 18h et un jeudi sur deux de 17h à 20h. D’autant plus que « La sexualité et la santé sexuelle restent des sujets tabous »souligne Angelo De Jesus Lucas. L’association propose également du matériel de réduction des risques (préservatifs, lubrifiant, digues dentaires, etc.) et assure le dépistage du VIH, des hépatites B et C et de la syphilis.

Sur place, environ 500 tests de dépistage sont réalisés chaque année. Un nombre qui tend à diminuer depuis la démocratisation de la prophylaxie pré-exposition (Prep) en 2016. « C’est un traitement préventif qui évite de contracter le VIH et qu’une partie de notre public utilise. »

« Aller vers les publics les plus exposés »

La localité poitevine d’Aides abrite également un centre d’accueil et d’aide à la réduction des risques pour les usagers de drogues (CAARUD). Cette structure médico-sociale assure les mêmes missions d’écoute et de prévention. « Nous distribuons également tout le matériel nécessaire aux injections et nous analysons les produits avec un spectromètre »specifies Anaïs Charbonneau.

L’équipe ne se contente pas d’accueillir le public, elle va directement à sa rencontre. Des maraudes régulières sont ainsi organisées dans les Couronneries et dans le centre-ville de Poitiers, ainsi qu’à Châtellerault et Montmorillon. « Notre priorité est d’atteindre les populations les plus exposées, en dehors des soins de santé »insiste Angelo De Jesus Lucas.

à savoir

La création d’Aides, le 25 septembre 1984, est étroitement liée au décès de Michel Foucault, survenu trois mois plus tôt jour pour jour. Car le fondateur de l’association de lutte contre le sida n’est autre que le sociologue Daniel Defert, compagnon du philosophe poitevin. « Dans sa tête, il n’était pas possible que Michel Foucault soit mort, sans jamais avoir su qu’il était atteint du sida, et que rien ne se passerait. À l’époque, être séropositif sans traitement était une mort lente. Cela a fonctionné et il a décidé de lancer un appel au soutien aux personnes séropositives. »» raconte Angelo De Jesus Lucas, qui s’est entretenu en 2019 avec Daniel Defert lors de l’inauguration des locaux actuels.

 
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