Vaccin contre la grippe : le gouvernement fait le contraire de ce qu’il dit

Vaccin contre la grippe : le gouvernement fait le contraire de ce qu’il dit
Vaccin contre la grippe : le gouvernement fait le contraire de ce qu’il dit

L’annonce minimaliste de la fin de la commercialisation d’Efluelda dans un DGS-Urgent du 23 avril n’est pas passée inaperçue. Inquiète des précommandes de vaccins contre la grippe trop faibles pour répondre aux besoins de la population française lors de la prochaine campagne, la Direction générale de la santé (DGS) appelle les pharmaciens à revoir leurs estimations à la hausse et prolonge la saison des précommandes jusqu’à 15 mai. C’est à cette occasion que les pharmacies découvrent le retrait du vaccin Efluelda du marché français dans les prochaines semaines. Et l’engagement de Sanofi à proposer aux près de 11 000 pharmacies ayant précommandé Efluelda un remplacement par son vaccin antigrippal à dose standard VaxigripTetra.

Politique de prix

La raison ? Une revalorisation à la baisse de son prix public. Fixé en décembre 2020 à 30,41 euros TTC (contre 11,17 euros pour VaxigripTetra et Influvac Tetra), il a ensuite été révisé à 26 euros (contre 9,50 euros pour les deux autres vaccins disponibles). Pour la FSPF, c’est un autre symptôme de la politique tarifaire du gouvernement. “On ne peut pas défendre l’accès à des médicaments de qualité tout en réduisant les dépenses de santé d’un milliard d’euros par an”, souligne son président Philippe Besset. Contrairement à tous nos voisins européens, et comme à leur habitude, nos pouvoirs publics ont souhaité baisser les prix, les fixant à un niveau inférieur aux coûts de production et de distribution du laboratoire. » Ce qui rend impossible, explique Sanofi dans un communiqué, de mettre à disposition l’Eflueda lors de la prochaine campagne de vaccination, et ce, “malgré un investissement de 50 millions d’euros pour assurer une partie de la production en France”.

Empreinte industrielle

Le groupe français rappelle également qu’il est le seul laboratoire à fabriquer ses vaccins contre la grippe en France et qu’il a investi 250 millions d’euros ces dernières années sur son site normand. « fabriquer la plus grande unité de production de vaccins contre la grippe en Europe ». Un effort qui aurait dû être récompensé par l’application de l’article 65 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2022, qui prévoit que « empreinte industrielle » être pris en compte dans la fixation des prix des médicaments.
« Les conditions d’accès et de définition des prix en France nous conduisent dans des impasses comme aujourd’hui avec Efluelda, au détriment de la santé publique », regrette Charles Wolf, directeur général de Vaccins France chez Sanofi. Car, en effet, ce vaccin reste disponible dans les autres pays où il est autorisé. Une situation qui pousse la FSPF à rappeler que « la délocalisation de la production de drogue ne se décréte pas ; cela nécessite des ressources à la hauteur des décennies de délocalisation qui ont tant miné notre souveraineté sanitaire. Le syndicat s’inquiète d’un risque de tensions d’approvisionnement du fait de la disparition d’une alternative qui prive par ailleurs les plus âgés « le vaccin offrant le meilleur service médical ».

La santé à petit prix

Même si Sanofi assure qu’il « poursuit le dialogue avec les autorités sanitaires pour permettre au plus vite les conditions nécessaires au retour d’Efluelda en France », Philippe Besset constate le mal causé par ce message diffusé en pleine semaine européenne de vaccination. « Face caméra, le gouvernement assure qu’il met tout en œuvre pour garantir l’accès aux produits de santé ; en fait, elle persiste dans une politique de prix toujours plus restrictive et dans un paradigme de santé à bas prix. »

 
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